Les néobanques se substitueront-elles aux enseignes traditionnelles un jour ?
Pour l’heure, les offres fournies par les néobanques complètent les services proposés par les établissements historiques. Or, certaines Fintech sont sur le point de devenir de véritables enseignes bancaires. Associé au sein du cabinet KPMG, Stéphane Dehaies précise que ces nouveaux arrivants gagnent progressivement la confiance des usagers de services bancaires.
Cela fait maintenant trois ans que l’allemand N26 possède une licence bancaire dans son pays d’origine. C’est ainsi qu’en collaboration avec la jeune pousse Younited Credit, il s’est mis à distribuer des prêts à la consommation.
Quant au britannique Revolut, il a pu décrocher une licence sur le territoire lituanien grâce à de nombreuses collectes de fonds. Aujourd’hui, les néobanques adoptent une stratégie bien définie. Il s’agit de se positionner en tant que banque principale et non plus en tant qu’enseigne secondaire.
Ces acteurs doivent toutefois relever de nombreux défis avant de pouvoir remplacer les établissements traditionnels qui vendent aussi des services de banque mobile. Quoi qu’il en soit, les Fintech sont soutenues par les investisseurs.
Je compare les offres bancaires
Des offres particulièrement alléchantes mais encore incomplètes
Comparées aux banques classiques et à leurs enseignes digitales, les néobanques se démarquent par l’attractivité de leurs offres. Services gratuits, offre de parrainage, prime de bienvenue… maintes stratégies commerciales ont été conçues pour séduire un maximum de clients.
Autre atout des nouveaux arrivants : une expérience client améliorée grâce aux nombreuses innovations technologiques lancées par le biais des applications mobiles. C’est ce que confirme le consultant en stratégie de services financiers Nicolas Miart. Par exemple, certaines fonctionnalités facilitent les paiements en devises et le suivi des dépenses.
Seulement, les services commercialisés par les banques nouvelle génération demeurent encore limités. D’autant plus que la plupart d’entre elles ne disposent pas de licence bancaire. Ainsi, elles ne sont pas autorisées par le gendarme financier à distribuer des crédits immobiliers ni des supports d’épargne. Il en est de même pour les chèques.
Une ascension fulgurante dans le secteur bancaire
Actuellement, le marché français recense 26 néobanques, ce qui fait que leur nombre a triplé en l’espace de trois ans. Quatre nouveaux arrivants sont attendus cette année. Ces acteurs attirent davantage de ménages, comme le démontre une étude récente réalisée par KPMG. Le nombre de clients des banques mobiles a augmenté de 75 % entre 2018 et 2019.
En se basant sur une enquête effectuée par Ipsos, l’étude indique que 31 % des consommateurs ont entre 31 et 45 ans. 28 % d’entre eux ont entre 18 et 30 ans.
KPMG révèle surtout que 68 % des usagers se disent prêts à propulser une banque nouvelle génération au rang d’établissement bancaire principal. Ils soulèvent toutefois une condition : celle que la néobanque propose des services bancaires étaient complets.
La concurrence étant rude, Nicolas Miart estime qu’à terme, les néobanques les plus imposantes finiront par racheter les plus petites structures. Actuellement, Revolut et N26 s’accaparent les plus grandes parts de marché. Le service de paiement entre particuliers Lydia fait également de nombreux adeptes, tout comme le compte Nickel.