Les Français ont définitivement adopté les services des néobanques
Aujourd’hui, les néobanques revendiquent 3,5 millions d’utilisateurs actifs en France. Les acteurs du secteur ont ainsi réalisé une progression de 75 % en seulement une année. Toutefois, ces enseignes sont majoritairement déficitaires en dépit de leur immense potentiel en termes de parts de marché. De ce fait, les banques traditionnelles ont encore une chance de résister à leurs nouveaux concurrents.
Les utilisateurs de comparaison néobanque sont généralement familiers des enseignes telles que Nickel, N26, Monese, Bunq, Ditto, etc. Ces nouveaux acteurs du secteur bancaire restent toutefois peu connus du grand public. Néanmoins, les grands réseaux se retrouvent désormais face à une concurrence impossible à ignorer. En effet, il ne s’agit plus d’une lubie des technophiles, mais de véritables alternatives aux banques classiques.
Vu leur base clientèle actuelle, les néobanques ont vraisemblablement réussi à gagner la confiance des Français depuis leur apparition. Elles se démarquent surtout par leur capacité à réinventer l’expérience client dans le secteur bancaire. De plus, leurs offres sont souvent plus simples et moins chères, voire gratuites.
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Quelle est la stratégie adoptée par les néobanques ?
Les néobanques ambitionnent de concurrencer les grands réseaux bancaires depuis leur apparition. Dans cette optique, ces nouveaux acteurs misent sur la conquête client. Ils consacrent ainsi des sommes astronomiques pour augmenter continuellement leur nombre d’utilisateurs et gagner en parts de marché. Toutefois, ce faisant, la plupart d’entre eux perdent de l’argent.
D’après les analystes, cette stratégie ne vise pas la rentabilité à court terme. Les néobanques cherchent avant tout à parvenir à la taille critique. Une fois ce stade atteint, ces nouveaux acteurs pourront faire des bénéfices et augmenter rapidement leurs marges. De ce fait, ils redoublent d’efforts pour séduire les clients.
Suivant cette logique, de nombreuses enseignes travaillent sur leur expansion à l’international, à l’instar de Revolut qui revendique désormais 8 millions de clients dans 36 pays différents. La néobanque britannique Monese couvre, quant à elle, 30 pays avec un million d’utilisateurs tandis que N26 a réussi à séduire 5 millions de consommateurs dans 24 pays.
D’autre part, le modèle freemium commence à se développer dans l’univers des néobanques. Il s’agit d’un modèle économique reposant sur une offre de base gratuite, mais limitée. Les clients sont ensuite orientés vers des services payants, nettement plus avantageux pour les deux parties.
Au final, les utilisateurs auront accès à des prestations complètes, moyennant un abonnement ou des frais supplémentaires. Les néobanques auront ainsi les moyens de s’assurer des revenus réguliers. De plus, cette technique leur permettra de s’aligner progressivement sur les offres propres aux banques traditionnelles.
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Comment les banques traditionnelles font-elles face à la concurrence des néobanques ?
Eu égard au nombre de clients des néobanques, les banques classiques ne peuvent plus ignorer la montée en puissance de ces enseignes. Ces dernières occupent désormais une place importante sur le marché et doivent être prises au sérieux, comme le souligne le directeur du marché des particuliers de Société Générale, Christophe Baniol.
Selon les spécialistes, ces nouveaux acteurs ont réussi à accélérer l’évolution des banques de réseau, notamment en créant le sentiment d’urgence sur certains sujets comme la mutation digitale. En effet, les établissements financiers traditionnels ont eu tendance à prendre leur temps. Désormais, ils n’ont plus le choix et doivent suivre le rythme au risque de disparaître.
Comme l’explique le responsable des réseaux européens de détail de BNP Paribas, Thierry Laborde :
Avant les banques étaient dans une guerre de position, aujourd'hui on est dans une guerre de mouvement, aussi parce que la technologie ouvre des opportunités.
Cette dynamique est cristallisée par l’augmentation des montants des levées de fonds dans le secteur et l’arrivée massive d’investisseurs issus de différents milieux. Dans ce contexte, certaines enseignes ont décidé d’acquérir des néobanques prometteuses. Tel est notamment le cas de BNP Paribas qui a racheté Nickel. D’autres ont préféré développer leurs propres offres, à l’instar de :
- Société Générale (Kapsul) ;
- La Banque Postale (Ma French Bank) ;
- la Caisse d’épargne (Enjoy) ;
- le Crédit Agricole (Eko).