Les banques répercutent la hausse de taxes sur les gros dépôts décrétée par la BCE sur leurs clients
L’année dernière, la banque centrale européenne a augmenté les taxes sur les dépôts de 0,4 % à 0,5 %. Une initiative qui a contraint les banques du continent à imposer certains frais, notamment en ce qui concerne les épargnes. D’ailleurs, N26 vient d’annoncer qu’elle appliquerait un taux négatif sur les fonds dépassant le seuil de 50 000 euros.
En septembre 2019, la banque centrale européenne a décrété la hausse des taxes sur les dépôts réalisés par les succursales du vieux continent à 0,5 %. Une réforme qui n’aura pas été sans conséquence, puisqu’elle semble avoir levé le tabou sur les taux négatifs appliqués sur les comptes épargnes.
C’est ainsi qu’ING Belgique vient d’annoncer qu’elle allait taxer une partie des dépôts de ses clients à partir de l’année prochaine, se justifiant que l’augmentation des impôts appliqués par la BCE n’était pas viable pour ses succursales.
En réponse à cette réforme de la banque centrale européenne, la fintech allemande N26 va aussi appliquer des pénalités à ses gros abonnés, comme le relaie les sites comparatif néobanque.
Une taxe de 0,5 % sur les dépôts
C’est désormais officiel, N26 vient d’annoncer qu’elle imposera des frais sur les dépôts supérieurs à 50 000 euros. Ce dispositif s’appliquera dans 25 pays, dont la France. Au porte-parole de la banque allemande d’indiquer :
Ces nouveaux frais s'appliquent dans l'ensemble des marchés où nous opérons sauf l'Espagne et le Portugal où cela n'est réglementairement pas possible.
Toutefois, il convient de préciser que ce prélèvement ne concerne que les sociétaires ayant ouvert un compte après le 1er octobre, ceux disposant d’un compte « Métal » en sont exemptés. La néobanque souligne que la taxe s’élèvera à 0,5 %. Un taux qui, d’après elle, est en adéquation avec celui de la BCE.
Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe, et à juste titre, d’autant que c’est la première fois qu’une telle réforme est appliquée dans l’Hexagone, hormis du côté des banques privées. En effet, ces dernières ont, à l’image de la succursale UBS, imposé des frais sur les dépôts depuis un an. Et à l’instar de l’engouement que cela a engendré, les clients bancaires s’inquiètent que les établissements du public suivent le mouvement.
Inciter les banques à accorder davantage de prêts
L’initiative de N26 fait débat, cependant cette mesure est compréhensible. En effet, lorsqu’un client dépose une somme conséquente chez sa banque, ces liquidités ne pourront pas toutes être réinvesties comme le veut le système bancaire. L’excédent doit être alors déposé chez la BCE où cette opération accusera d’une taxe à 0,5 %. Ce qui signifie une perte d’argent pour les succursales.
Aux professionnels du secteur d’indiquer que le responsable de ce chahut n’est autre que la taxe décrétée par la BCE. Néanmoins, il convient de souligner que cette mesure du régulateur européen avait pour objectif premier d’inciter les banques à octroyer plus de crédits aux particuliers et aux entreprises au lieu d’engranger des fonds dormants.
La réforme n’aura donc pas eu l’effet escompté. En effet, les enseignes bancaires maintiennent leurs critères d’éligibilité quant à l’octroi de prêts et se montrent même plus prudentes compte tenu de la conjoncture actuelle.