La plupart des banques britanniques sont encore dans le rouge
La crise financière de 2008 continue de faire des vagues auprès des banques britanniques. Elles font également l’objet de scandales qui ne sont pas sans conséquence sur leur budget. Pour s’en sortir, phénomène Open banking oblige, bon nombre d’entre elles investissent dans le digital. L’idée est surtout de pallier la rude concurrence infligée par les néobanques.
Près d’une décennie après la crise de 2008, les banques britanniques peinent encore à se relever. Elles doivent surtout faire face à des problèmes de gestion et d’image. De plus, de nombreux scandales se répercutent directement sur leurs comptes. Le cas de RBS est certainement la meilleure illustration de cette situation peu évidente.
En revanche, Lloyds figure parmi les banques qui résistent, en enregistrant des résultats plus que plausibles. Par ailleurs, le spectre de l’Open banking plane sur l’ensemble des banques traditionnelles. Beaucoup d’entre elles prévoient ainsi d’investir massivement dans le digital, au risque de voir leurs clients se tourner vers les banques de nouvelle génération.
Des résultats en demi-teinte
La publication des résultats des banques britanniques pour 2017 dévoile que certaines sont au cœur de différents conflits, situation qui impacte négativement sur leur compte.
RBS (Royal Bank of Scotland) est par exemple impliqué dans une affaire susceptible de lui coûter environ 12 milliards de dollars. La banque est effectivement accusée de tromperie par le ministère américain de la Justice. L’on parle d’un litige concernant la vente de titres associés à des actifs immobiliers.
En attendant le dénouement de cette affaire, RBS enregistre son premier bénéfice annuel, depuis 2007, qui s’élève à 852,5 millions d'euros, soit 752 millions de livres. Pour rappel, il a accumulé des pertes estimées à 58 milliards de livres depuis le début de la crise financière de 2008.
Néanmoins, les résultats 2017 indiquent que certaines banques s’en sortent bien, à l’instar de Lloyds, dont le bénéfice net a augmenté de 52 %, soit à plus de 3 milliards de livres. La banque enregistre ainsi sa meilleure performance depuis plus d’une décennie, alors que les provisions passées sur la distribution abusive des PPI ont augmenté.
Le phénomène Open banking
L’Open banking oblige indirectement les banques britanniques à revoir leur stratégie de développement. Elles s’en voient effectivement sommées d’échanger des données avec les Fintech.
La ruée de leurs clients vers les banques en ligne constitue aussi une autre conséquence du phénomène. Pour rattraper le coup, Lloyds a annoncé un investissement de 3 milliards de livres sur trois ans dans le digital. RBS emboîte le pas, en majorant le montant prévu sur deux ans de 800 millions de livres. Une démarche qui passe par la fermeture de 259 agences.
L’Open banking contraint aussi les banques britanniques à consolider leur budget. Barclays a par exemple optimisé son ratio de fonds propres durs à 13,3 %, une hausse de 0,9 % par rapport à 2016. Cette banque prévoit aussi d’augmenter de 6,5 pence par action pour 2018. De son côté, Lloyds a rehaussé de 20 % son dividende en 2017 et projette de racheter 1 milliard de livres d’actions à compter de mars 2018.