Boursorama poursuit le recentrage de ses activités sur la France
Alors que la plupart des néobanques misent sur leur expansion à l’international pour atteindre le seul critique leur permettant de dégager des profits, Boursorama se désengage progressivement des marchés où elle était présente. Dernièrement, la filiale 100 % en ligne de la Société Générale a vendu l’intégralité de ses parts dans Self Trade Bank S.A.U., qui passe sous le contrôle du fonds d’investissement américain Warburg Pincus.
Recentrage sur le marché français pour atteindre 2 millions de clients
En 2014, Boursorama a cessé ses activités sur le marché britannique, puis a récidivé en 2016 avec la cession de sa filiale allemande Onvista. Cette année, c’est l’Espagne qu’elle quitte. Cette démarche, qui s’oppose à celle des néobanques, confirme la volonté de la Société Générale de se concentrer sur le marché français. D’ailleurs, en novembre 2017, à l’occasion de sa Journée investisseurs, elle avait réaffirmé vouloir continuer à recentrer ses activités et simplifier ses processus.
Cette stratégie paraît tout à fait logique, au vu du succès de la banque en ligne dans l’Hexagone où elle compte 1,4 million de clients. Benoît Grisoni, son directeur général, prévoit plus de 400 000 nouvelles conquêtes en 2018, un chiffre ambitieux nettement supérieur aux prévisions de la plupart des réseaux de banque de détail traditionnels.
Pour franchir au plus tôt le cap des 2 millions de clients, il s’avérait essentiel pour Boursorama de « capitaliser sur cette croissance et concentrer [les] ressources sur la France ».
Le retrait des marchés belge et polonais également en projet
Boursorama avait pourtant espéré faire de son aventure espagnole un succès. Elle était ainsi devenue l’unique actionnaire de Self Trade Bank S.A.U. en 2015 avec la vente par Caixa des 20 % de participation qu’elle détenait au capital de la société.
Important Pour autant, le groupe bancaire ne renonce pas à toute présence sur le marché ibérique.
Ainsi, ses plateformes de grande clientèle et solutions d’investissements et de financements spécialisés restent accessibles. Il continue en outre de proposer la location longue durée incluant diverses prestations annexes et gestion de parc automobile. Cette opération, qui devrait être clôturée en fin d’année, ne devrait pas affecter ses ratios financiers.
Important Des rumeurs circulent également concernant un retrait de Belgique et de Pologne.
Il semblerait en effet que la Société Générale soit à la recherche d’acquéreurs pour sa filiale belge de banque privée, qui détenait 9 milliards d’euros d’actifs en 2016. De même, elle envisage de renoncer à opérer en Pologne, où sa filiale Eurobank est pénalisée par la forte concurrence et par la faiblesse des taux.