Yavin va-t-elle signer la fin des moyens de paiement traditionnels ?
Une petite révolution va-t-elle survenir dans notre façon de régler nos achats en magasin ? Yavin semble y croire. La fintech française fondée en 2020 est présente sur le marché des terminaux de paiement. Son petit plus ? Sa nouvelle option, le paiement de compte à compte, grâce au virement instantané. Alors, les commerçants et consommateurs vont-ils ranger le cash, le chèque et la carte bancaire pour régler leurs achats chez les commerçants ?
Yavin, une start-up française, spécialisée dans les solutions d’encaissement en magasin, a dévoilé une nouvelle option sur ses terminaux de paiement électroniques (TPE) : le paiement de compte à compte. Concrètement, cela signifie que le consommateur a la possibilité de payer directement le commerçant, et ce, sans support de paiement (carte bancaire, chèque, cash). Les seules conditions étant les suivantes : le vendeur doit nécessairement être équipé d’un terminal de paiement Yavin, et le client d’un smartphone.
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Le fonctionnement du paiement de compte à compte
En pratique, voici comment cela se présente. Le commerçant équipé du TPE Yavin inscrit un montant à encaisser sur celui-ci. Un QR code est alors automatiquement généré. Le client scanne ce dernier au moyen de son smartphone, et reçoit une notification de sa banque pour valider le paiement. Le commerçant est à son tour notifié de la validité de l’opération sur le terminal, et reçoit les fonds de manière instantanée.
Cette solution est possible grâce à un service encadré par la DSP2 de 2018 (Directive Européenne sur les Services de Paiement 2), visant à “moderniser encore davantage les services de paiement européens dans l'intérêt des consommateurs et des entreprises.” (1). Ce service, c’est l’initiation de paiement. Il permet à un tiers (Yavin dans ce de figure) de se connecter à votre espace bancaire en ligne via une interface informatique (une API), et d’y initier un virement instantané vers le compte du commerçant, après votre consentement.
Ce nouveau mode d’encaissement présente des atouts pour leurs utilisateurs, notamment celui de ne saisir aucune information confidentielle. Ainsi, le client ne s’expose pas à un éventuel piratage de ses données bancaires. Ce mécanisme est prometteur concernant les achats en ligne. Cependant, dans le cadre d’un échange physique, sa plus-value reste encore à démontrer.
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Un service pensé avant tout pour les commerçants
La solution développée par Yavin facilite les opérations financières entre le commerçant et le consommateur, mais est particulièrement avantageuse pour le premier. Tout d’abord, ce moyen de paiement compte à compte permet une transaction immédiate. Un argument convaincant pour le vendeur, qui n’a ainsi pas à attendre le délai classique existant via le paiement par carte bancaire (estimé entre 24 et 48 h).
Par ailleurs, outre la rapidité d’exécution, le commerçant se passe des frais de transactions par carte bancaire, qui peuvent vite s’avérer élevés. À ce propos, Yavin annonce un coût de 1% du montant encaissé pour un achat effectué avec une carte bancaire professionnelle.
Quid des consommateurs ? L’avantage principal est l'absence de plafond au niveau des paiements, ce qui n’est pas le cas avec la carte bancaire. Néanmoins, l’opération est pour lui un peu plus complexe. L’utilisateur doit posséder son smartphone avec lui, flasher le QR code, confirmer le montant à payer avec sa banque. Plus fastidieux et moins rapide que le sans contact donc.
En outre, le paiement compte à compte implique un virement SEPA instantané, impliquant souvent lui-même... des coûts. Ceux-ci sont variables : 0,94 euro pièce en moyenne dans les banques qui le facturent. Pas sûr que les consommateurs aient envie de payer En définitive, Yavin propose bien une solution innovante. Cependant, tant que le virement instantané ne sera pas gratuit, la disparition des moyens de paiement dits traditionnels ne semble pas être à l’ordre du jour.