Paiements en ligne : bilan mitigé pour l'authentification forte
Depuis le 15 mai 2021, une nouvelle norme oblige les établissements bancaires de faire valider les transactions en ligne de plus de 30 euros, de leurs clients grâce à l'authentification forte. Depuis un an, cette procédure a-t-elle permis de lutter efficacement contre les fraudes par carte bancaire ?
Pour faire face à un nombre croissant de fraudes constatées lors des paiements en ligne, les banques doivent répondre aux exigences de la Directive européenne sur les Services de Paiement 2 (DSP2) depuis le 15 mai 2021. Pour cela, elles ont mis en place l'authentification forte, ou double authentification. Elle a pour objectif de renforcer la sécurité des opérations de paiement et d'accès aux comptes.
Désormais, en principe, lors d’un achat en ligne d’un montant supérieur à 30 euros, en plus de renseigner les informations relatives à la carte bancaire, la procédure exige de confirmer son identité. La solution la plus courante consiste à notifier via son smartphone le porteur de carte et l’inviter à s'authentifier sur son application bancaire à l’aide d’un code secret, de la reconnaissance faciale ou de son empreinte digitale.
Cette procédure plus longue et contraignante est censée sécuriser les paiements en ligne. Après plus d’un an d’utilisation, cette nouveauté a-t-elle permis de réduire efficacement la fraude ?
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Une technologie difficile à mettre en place
Selon les derniers chiffres de l'Observatoire des moyens de paiement de la Banque de France, il semblerait que l'authentification forte ait contribué à réduire le nombre de fraudes. Au 1er semestre 2021, le taux de fraude sur les paiements à distance est passé de 0,174% en 2020, à 0,149%. C’est ce que confirme la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) sur son site web : « les premiers chiffres connus en matière de taux de fraude semblent démontrer que l'ensemble de ces efforts portent déjà leurs fruits ».
Des résultats certes encourageants, qui restent à prouver pour certains. En effet, les données partagées par la banque Nationwide en Grande-Bretagne précisent que seulement une fraude sur dix serait évitée grâce à cette pratique. D’après un article de Patrice Bernard, éditeur du blog C'est pas mon idée « à ce niveau de performance, il faut impérativement s'interroger sur la pertinence de l'approche, surtout si on prend en compte son impact catastrophique sur l'expérience des consommateurs ».
Si la Banque Postale à mis en place Certicode Plus, le Crédit Agricole Sécuripass ou la Caisse d’Epargne, la Banque Populaire et le Crédit Coopératif le dispositif Sécur’Pass, « il semble bien, en effet, qu'un an après, de nombreuses transactions continuent à échouer. La faute, notamment, aux difficultés rencontrées par certains prestataires de services de paiement, y compris certaines banques, à mettre en place efficacement les nouvelles normes », explique le site d’information MoneyVox.