La remontée des taux de crédit pourrait engendrer des effets négatifs sur la filière bancaire
La Banque centrale européenne a décidé de normaliser prochainement sa politique monétaire. Des experts ont prévenu face à cette mesure qu’elle occasionnera quelques risques pour le secteur bancaire du Vieux Continent. Néanmoins, les établissements concernés l’accueillent avec optimisme. Elles espèrent que cette disposition permettra à leurs revenus de retrouver un niveau élevé.
La BCE (Banque centrale européenne) prévoit de rehausser ses taux directeurs dès le mois prochain. Ce plan intervient environ une décennie après le dernier redressement effectué par l’institution.
Ce projet, qui entraînerait l’affermissement des taux des crédits, comporte des risques pour les banques. C’est notamment le cas dans l’hypothèse d’une remontée des taux de chômage et de défaillance d’entreprises. Dans ces circonstances, le nombre d’emprunts impayés progresserait au détriment des établissements, d’une part. La flambée des taux compliquerait aussi davantage les restructurations de dette, d’autre part. Un patron de banque entend néanmoins garder inchangés ses objectifs financiers malgré ce risque. L’épilogue des taux d’intérêt négatifs contrebalancerait cette répercussion négative, estime-t-il.
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L’augmentation survient à un mauvais moment
Cette élévation des taux, qui influera sur les frais bancaire en matière de dette, survient d’ailleurs à un instant inopportun. Elle arrive dans un contexte économique plein de doutes. S&P indique qu’il faudra observer si face à une détérioration de la conjoncture économique, la dynamique de l’emprunt demeurera puissante. Deux risques apparaissent dans ce cadre :
- Les projets d’investissements des particuliers et des sociétés s’amoindriraient ;
- L’économie se figerait définitivement sous l’impact des problèmes de ravitaillement et de l’envol des prix à la consommation.
Les organismes financiers prêteraient de ce fait à des taux plus importants, mais sur des volumes moins conséquents. Une stratégie qui leur procurerait des gains et des pertes de volume équivalent.
Enfin, la filière subira à court terme les impacts non escomptés de l’augmentation des taux. Elle connaîtra en ce sens l’accroissement de ses coûts de refinancement. Ceci sans en profiter tout de suite des bénéfices. En cause, les prêts qui ont été donnés ces dernières années à des taux extrêmement bas. Ces crédits nuiront pour des années encore les revenus de la branche d’activité.
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La hausse est néanmoins souhaitée par les établissements
Cependant, pour cette dernière, le projet de la BCE représente une bonne nouvelle. Le secteur le voit comme une étape vers le dénouement de l’époque des taux inférieurs ou égaux à zéro. Le DG de Société Générale, Frédéric Oudéa a déclaré :
Un monde avec des taux d'intérêt un peu plus normaux, c'est évidemment mieux pour les banques sur le long terme.
Frédéric Oudéa
Pour les établissements bancaires en Europe, la hausse du coût des crédits constituerait l’opportunité de :
- Prêter à un prix légèrement plus élevé ;
- Dégager des profits plus nets.
S&P a réalisé une enquête d’opinion autour du sujet auprès de 85 enseignes du secteur. Son étude dévoile que ce dernier espère enregistrer une augmentation moyenne de 18 % de ses revenus nets. Dans le prêt immobilier, les banques françaises ont déjà amorcé le redressement de leurs taux.
Les responsables au sein des institutions l’Union européenne font aussi preuve de tranquillité. Parmi eux, le président du conseil de surveillance de la BCE, Andrea Enria. Il s’exprimait le 9 juin dernier sur la normalisation prévue de la politique monétaire de cet organisme. D’après lui, les établissements bancaires profiteront des impacts positifs qui en découleront sur leurs marges nettes d’intérêt.