La réglementation autour du paiement en plusieurs fois sera bientôt renforcée en Europe
Les régulateurs s’alarment d’une potentielle augmentation du surendettement des particuliers recourant au « Buy Now Pay Later » (paiement fractionné). En cause, la flambée de l’inflation et l’envolée des taux de crédit. Des phénomènes qui confrontent les acteurs de ce domaine à une pression croissante causée par une conjoncture économique plus compliquée.
Dans des pays différents, les parlementaires et autorités de régulation veulent renforcer l’encadrement du paiement en plusieurs fois. Bruxelles désire ainsi durcir la législation sur le crédit à la consommation, qui devrait bientôt régir aussi ce type d’offres. L’ambition d’Apple de commencer à proposer cette solution de financement sera de ce fait examinée de manière minutieuse. La Commission européenne surveille déjà avec précaution son service de paiement mobile. Elle lui reproche d’exploiter son statut de leader sur le marché des portefeuilles mobiles sur les terminaux alimentés par iOS. L’institution tâchera alors d’assurer l’équité de la concurrence avec les autres opérateurs du secteur malgré ce projet de l’entreprise américaine.
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La solution de paiement traverse une période difficile
Outre-Manche, la FCA (Financial Conduct Authority) s’est préoccupée du manque de transparence des conditions générales de vente de certains opérateurs. Les Britanniques projettent pour cette raison d’établir une nouvelle réglementation sur le paiement fractionné. De l’autre côté de l’Atlantique, des dispositions ont aussi été prises. Le Bureau américain de protection financière du consommateur a lancé une investigation visant de nombreux acteurs de cette filière.
En dehors de cet aspect législatif, la situation sur le plan économique se complique également pour ce moyen de paiement. En témoigne la difficulté éprouvée par les fintechs spécialisées dans le secteur. Klarna prévoit par exemple de licencier 10 % de ses collaborateurs actuels à cause de la détérioration du contexte économique.
L’on doit reconnaître que la réalité a changé. Les projections de croissance du commerce en ligne ont été revues à la baisse depuis quelques mois. L’effet des confinements consécutifs semble s’être dissipé sur ce champ principal d’exercice du paiement en plusieurs fois.
Le coût des crédits est amené à s’alourdir
Le redressement des taux d’intérêt, sur le point de s’accentuer, entraînera par ailleurs une augmentation du coût de l’emprunt. Il engendrera par conséquent un tassement des marges, déjà faibles, appliquées par les fintechs sur leur offre. Pour garantir la rentabilité, ces acteurs privilégient en effet les volumes de transactions au détriment des tarifs.
En outre, l’inflation, à un niveau record depuis des dizaines d’années, risque de fragiliser certains usagers du paiement fractionné. Parmi les principales victimes pourraient se trouver les jeunes, généralement les plus friands de ce moyen de paiement. Dans plusieurs pays, les ménages ont déjà essayé d’utiliser ce dernier pour régler :
- Leur plein de carburant ;
- Leurs courses alimentaires.
Une pratique qui préoccupe les régulateurs, qui s’inquiètent d’une amplification du surendettement. Les commissions versées aux opérateurs sont bien sûr minimes sur cette catégorie d’emprunt. Cependant, de conséquentes pénalités peuvent être appliquées si le paiement est effectué avec un retard.