Les banques continuent d’entretenir le flou sur leur grille tarifaire
Depuis quelques années maintenant, grâce à la loi sur la mobilité bancaire, les consommateurs ont le droit de changer librement de banque et d’opter pour l’établissement qui correspond à leurs attentes. Mais inquiètes de voir leurs clients partir chez la concurrence, les banques usent de stratagèmes plus ou moins honnêtes pour les dissuader, une pratique fortement dénoncée par les associations.
Le « trop d’informations » tue l’information
Important Sommés de fournir régulièrement les détails de leur grille tarifaire afin de permettre au client de comparer librement les frais bancaires prélevés, certains établissements contournent la règle et noient volontairement le consommateur sous un volume conséquent d’informations.
Alors que la grille tarifaire des banques est censée se conformer à un certain standard, certains établissements n’hésitent pas à personnaliser la leur. Ceci va à l’encontre de l’engagement qu’ils ont pris vis-à-vis des consommateurs, il y a un peu plus de dix ans.
À l’époque, les banques avaient promis de mettre en première page de leur brochure une grille tarifaire claire et concise, mettant en avant la synthèse des offres et services les plus courants.
Aujourd’hui, le document regroupant les coûts pratiqués par les banques comporte en moyenne 27 pages, Société Générale trônant tout en haut avec une grille tarifaire étalée sur 55 pages.
En détaillant ainsi à outrance leurs tarifs, les banques ne font que rajouter de l’opacité sur leur grille ; ce qui est sans doute le but recherché par certains.
Une concurrence loyale : on en est encore loin !
Les associations des consommateurs déplorent ces pratiques malhonnêtes et en concluent que les différentes banques ne sont pas encore enclines à se livrer une concurrence vraiment saine ; une attitude qui, au final, nuit aux clients.
Pour tenter de dissuader les banques qui se livrent à des pratiques douteuses, les associations n’hésitent pas à appliquer la politique du « Name & Shame », c’est-à-dire rendre publique la pratique de certaines banques, sans se priver de donner des noms.
Ainsi, des banques comme Société Générale, BNP Paribas ou encore Boursorama ont été pointées du doigt par de nombreuses associations, notamment en raison de leur refus à joindre à leur brochure l’extrait standard des tarifs (EST). Cette prise de position complique grandement la tâche aux clients dans leurs travaux de comparaison.