Des progrès concernant la mobilité bancaire, mais des différences d’appréciation
Les Français sont nombreux à vouloir migrer vers une autre banque, essentiellement pour payer moins cher et bénéficier de services numériques. Malgré une progression obtenue au terme d’un véritable parcours du combattant, le taux de changements réels de banque divise encore et reste globalement faible.
Changement de banque motivé par des économies et les usages numériques
Selon l’édition 2019 de l’enquête de Bain & Company sur le thème de la mobilité bancaire,
5,50 % des Français ont réussi à changer de banque, soit une progression de 14,58 % sur un an.
Selon le cabinet de conseil, les usagers les plus jeunes (moins de 25 ans) et ceux aux revenus élevés sont les plus nombreux à avoir quitté leur établissement.
En comparaison, le taux de transfert de comptes courants entre banques relevé par l’UFC Que Choisir pour 2019 est largement plus faible, à 2,5 %. Selon un sondage réalisé par l’association,
25 % des personnes seraient pourtant disposés à passer à la concurrence, et 65 % des personnes auraient pris cette décision pour réduire leurs frais bancaires.
ImportantMais les usages numériques motivent également un changement, comme le prouve l’intérêt pour les banques en ligne affiché par les anciens clients des enseignes historiques.
Si seulement 4 % ont déclaré à Bain & Company vouloir y placer leurs économies, 90 % d’entre eux utilisent ponctuellement ou fréquemment les outils digitaux. Mais il semble que la crise sanitaire ait permis à beaucoup de prendre conscience de la praticité de ces solutions. La moitié des sondés par le cabinet se disent ainsi disposés à basculer vers une d’offre 100 % en ligne.
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Un parcours du combattant pour favoriser la mobilité bancaire
Le chemin a été long jusqu’à la mise en place de la mobilité bancaire souhaitée par les autorités.
- Alors que la Commission consultative du secteur financier prend des engagements en ce sens en 2004, il faut attendre 2009 pour la publication d’une norme professionnelle par la Fédération Bancaire Française. Peu respectée, car non contraignante, elle est jugée insuffisante par l’ACPR.
- La loi Hamon de 2014 impose alors aux banques d’offrir le service à leurs clients.
- Puis en 2017, la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques fixe un délai de 22 jours ouvrés pour procéder.
Dans le cadre du mandat de mobilité, la nouvelle banque doit se procurer la liste des prélèvements et virements récurrents opérés sur le compte au cours des 13 mois précédents afin d’organiser leur migration. En cinq jours ouvrés, elle doit communiquer le nouveau numéro de compte aux parties concernées pour que celles-ci actualisent leurs propres en 10 jours.
L’établissement d’arrivée doit également identifier tous les chèques émis sur cette période et en attente de débit. Enfin, le compte d’origine peut être fermé à partir du 31e jour suivant la signature du mandat.
La Fédération Bancaire Française affiche sa satisfaction de voir 1,2 million de bénéficiaires du dispositif de mobilité bancaire, et annonce des taux de satisfaction et de recommandation élevés pour ces derniers (82 % et 92 % respectivement).