Les français n’ont pas encore accès à une véritable mobilité bancaire
En 2019, soit environ trois ans après l’entrée en vigueur de la loi sur la mobilité bancaire, seuls 2,5 % des Français ont changé d’établissement. Pourtant, près d’un client sur cinq a souhaité procéder à cette démarche. D’après l’association UFC-Que Choisir, la complexité des procédures en la matière décourage encore les consommateurs.
Déployé en 2015, le mandat de mobilité bancaire était supposé faciliter le changement de banque pour les consommateurs français. Pourtant, l’UFC-Que Choisir a constaté l’inefficacité de cette mesure prometteuse plus de trois ans après sa mise en place.
En principe, ce dispositif devait permettre de transférer automatiquement les transactions bancaires récurrentes de l’ancienne domiciliation du compte vers le nouvel établissement d’un client.
Il s’agit d’une manière de stimuler la concurrence en simplifiant la démarche pour migrer vers un autre interlocuteur. Toutefois, le système ne semble pas remplir ses promesses comme le souligne l’association de défense des consommateurs. Explications.
Je compare les offres bancaires
Changer d’établissement bancaire permet de réaliser des économies notables
Le transfert de PEL, d’assurance-vie et d’autres produits d’épargne dans le cadre d’une mobilité bancaire est assez compliqué. Par ailleurs, cette opération coûte cher. De ce fait, 40 % des requêtes ne débouchent pas sur la fermeture de l’ancien compte.
D’ailleurs, face à ces difficultés, de nombreux consommateurs finissent par détenir deux comptes. Ils tendent ainsi à rester domiciliés au sein de leur banque habituelle au lieu de se tourner vers des établissements nettement plus avantageux.
Pourtant, selon l'UFC-Que Choisir, changer de banque permettrait à un senior d’économiser jusqu’à 195 euros en un an. Le gain se chiffre à 177 euros pour un actif. Les clients fragiles, pour leur part, peuvent faire jusqu’à 224 euros d’économies en se tournant vers un autre établissement. Ce dernier type de consommateur est d’ailleurs encouragé à adopter cette démarche en raison de son exposition fréquente aux découverts et autres accidents bancaires.
Une démarche encore trop difficile
D’après les chiffres fournis par l’UFC-Que Choisir, pas plus de 2,5 % des Français sont effectivement parvenus à changer d’établissement bancaire au cours des dernières années. Or, 17 % d'entre eux ont désiré le faire.
Selon l’association de défense des consommateurs, le mandat de mobilité bancaire représente une véritable gageure pour les personnes envisageant d’y avoir recours. D’ailleurs, de nombreuses demandes sont abandonnées en raison de la complexité des démarches. Concrètement, un client sur dix finit par fléchir au cours du processus.
L'UFC-Que Choisir dénonce également les erreurs des banquiers. En effet, certains professionnels peuvent renseigner des numéros de compte erronés. D’autres ne signent pas les documents nécessaires au transfert comme les mandats. En tout cas, l’association met à disposition des consommateurs son comparateur indépendant pour les aider dans leur choix de banque.