Les banques françaises commencent à facturer les dépôts de leurs clients
D’après les informations transmises par Les Échos, UBS France projette de taxer les dépôts en cash de sa clientèle. Cette nouvelle politique est censée entrer en vigueur à partir du mois d’avril prochain. La banque n’a cependant donné aucun détail sur les conditions d’application de cette mesure. Celles-ci dépendent en définitive des banquiers.
En septembre 2019, Lombard Odier est devenue la première banque française à facturer les dépôts en liquide de ses clients. Cette mesure concerne notamment les liquidités de plus d’un million d’euros. Depuis peu, UBS France a également adopté une démarche similaire, sans avoir fixé le seuil de déclenchement du dispositif.
Jusqu’à présent, dans l’Hexagone, seuls ces deux établissements ont osé prendre une telle décision pour amortir la politique actuelle de la Banque centrale européenne (BCE). Toutefois, ce cas de figure risque de se généraliser à l’avenir. De ce fait, le changement de banque ne permettra plus aux consommateurs d’éviter les retombées des taux négatifs.
Je compare les offres bancaires
Une mesure nécessaire
D’après la direction d’UBS France, la taxation des dépôts est désormais inévitable dans le secteur bancaire. En effet, les établissements financiers ne parviennent plus à supporter les effets des taux d’intérêt faibles appliqués par la BCE. Ils ont donc dû revoir leur politique de facturation pour les dépôts.
Comme le souligne le président du directoire d’UBS France, Jean-Frédéric de Leusse, dans Les Échos :
« Notre métier, c'est d'investir, pas de gérer des dépôts qui nous coûtent cher. Nous facturerons les dépôts après avoir laissé aux clients la possibilité d'investir … »
Selon les spécialistes, les banques se sont finalement rendu compte que les taux négatifs sont loin d’être ponctuels. Cette conjoncture risque d’ailleurs de s’établir un certain temps, même si elle n’est pas nécessairement définitive. Les acteurs du secteur sont donc contraints de prendre des dispositions en conséquence.
Les Suisses et les Allemands sont les premiers à avoir anticipé l’évolution de la situation. De ce fait, plusieurs banques exerçant sur ces territoires appliquent déjà une taxation sur les gros dépôts. Les seuils fixés varient d’un établissement à l’autre.
Une démarche différente par rapport à celle d’UBS Suisse
Depuis début novembre dernier, UBS Suisse applique une sanction sur les dépôts de ses sociétaires. Ainsi, les cashs dépassant 500 000 euros sont désormais facturés à 0,6 % de leur valeur. De cette manière, le client aidera à supporter les coûts générés par ses dépôts en raison de la politique monétaire de la BCE.
La branche française d’UBS envisage également de faire payer les dépôts à partir du printemps 2020. Toutefois, la politique de la banque en la matière est légèrement différente de celle adoptée par son homologue suisse. Dans les deux cas, la mesure concernera seulement une partie de la clientèle.
UBS France n’a pas défini de seuil précis pour commencer à appliquer les frais de dépôt. L’établissement se réserve le droit de déployer ce dispositif selon le profil et le cash considéré. Autrement dit, le client n’a aucun moyen de savoir à partir de quel montant ses dépôts risquent d’être taxés.
Néanmoins, selon le quotidien Les Échos, relayé par Capital :
« Une chose semble par contre arrêtée : seuls les dépôts sans mandat de gestion, donc en gestion libre, devraient être concernés chez UBS France ».