Les grandes banques historiques peinent à s’adapter à leur environnement qui évolue sans cesse. C’est ce qu’a déclaré le CEO de la Fintech britannique Monzo, Tom Blomfield, lors d’une interview. Selon lui, l’industrie bancaire décline en raison d’une déconnexion par rapport aux besoins réels des clients. Les banques mobiles, en hypercroissance, sont-elles sur le point de prendre la relève ?
Après la crise financière de 2008, les banques mobiles se sont multipliées en Europe. Leur influence s’étend actuellement à l’échelle internationale. Sous leur pression, les grands établissements bancaires n’ont pas d’autre choix que de lancer de nouvelles offres adaptées aux clients hyperconnectés. En effet, ces derniers n’hésiteront pas à changer de banque à la moindre insatisfaction, maintenant que la réglementation favorise la mobilité bancaire.
Tom Blomfield, le cofondateur de Monzo, a souligné les défis culturels et technologiques auxquels les enseignes historiques font face. Il ajoute que les fonctions de risques et le respect des normes de conformité sont susceptibles de constituer un frein à la conduite du changement.
De nombreux bailleurs acceptent de financer la croissance des start-up innovantes du secteur bancaire. Par exemple, l’an passé, la néobanque allemande N26 a réussi à récolter 470 millions de dollars.
Pour sa part, la Fintech britannique Revolut envisage un tour de table de 1,5 milliard de dollars. Ce montant est supposé provenir d’un mélange de dettes convertibles et de capitaux propres.
Quant à Monzo, elle vaut désormais 2,5 milliards de dollars sur le marché grâce à une augmentation de son capital à hauteur de 113 millions de livres sterling. La jeune pousse prévoit par ailleurs de réaliser une autre collecte de 100 millions de livres sterling. Jusque-là, la Fintech créée en 2015 est parvenue à séduire plus de 3,5 millions d'usagers grâce à son application et ses cartes prépayées.
Tom Blomfield constate que les grandes banques concentrent principalement leurs efforts sur les produits du bilan, dont les crédits et les hypothèques. Selon lui, cette stratégie n’est plus forcément pertinente :
Quand vous sortez dans la rue et que vous parlez aux gens de leurs opérations bancaires, ils ne parlent pas de leur hypothèque, ils veulent dire : « Quand vais-je être payé ? » ou « Puis-je me permettre d'acheter le déjeuner aujourd'hui ? »… Les êtres humains se concentrent principalement sur le traitement des paiements au jour le jour.
Tom Blomfield.
D’autre part, pendant que les banques historiques comme HSBC et Barclays tardent à adopter de nouvelles technologies, les néobanques européennes s’implantent de l’autre côté de l’Atlantique. Par exemple, N26 détient 250 000 usagers aux États-Unis.
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