Le Chinois Tencent multiplie les investissements dans la fintech française
La firme chinoise Tencent, connue pour son appli WeChat, poursuit son offensive dans l’univers de la fintech en France. Après la solution de paiement mobile Lydia, elle entre quelques jours plus tard au capital de la néobanque Qonto. En plus de diversifier ses activités, le géant des jeux vidéo cherche à renforcer son expertise technologique et à accéder aux données, capital précieux pour ces grandes entreprises.
Deux investissements dans la fintech française en moins d’une semaine
Tencent, propriétaire de l’appli au milliard d’utilisateurs, prend des participations dans de nombreux domaines, dont les jeux vidéo, son marché de prédilection, mais aussi dans la musique, et maintenant dans le paiement.
Il dépasse désormais les autres membres des BATX (Baidu, Alibaba et Xiaomi) en nombre d’investissements réalisés dans le monde de la finance. Au cours des cinq dernières années, sur un total de 48 opérations, 27 sont attribuées à Tencent.
Selon l’Observatoire de la fintech,
Sur la même période, les GAFA américains n’ont en réalisé que 15.
- Moins d’une semaine après Lydia, Tencent devient actionnaire de Qonto et se positionne pour la levée de fonds de la start-up berlinoise N26.
- Hors Europe, la banque brésilienne Nubank a levé 180 millions de dollars auprès du mastodonte chinois, dont le poids est estimé à 486 milliards en US dollars.
En plein essor, les néobanques représentent des cibles de choix : avec leurs démarches simplifiées et leurs tarifs réduits, elles séduisent un nombre croissant de ménages, d’autant que les règles relatives au changement de banque se sont considérablement assouplies.
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Premier objectif : maîtriser de nouveaux marchés
D’après les experts,
Les investissements chinois en Europe vont se poursuivre,
les tensions commerciales entre Pékin et Washington créant un climat incertain pour d’éventuelles opérations outre-Atlantique.
Important Pour autant, les prises de position des holdings chinoises dans les sociétés financières étrangères restent pour la plupart minoritaires.
Par exemple, aucune fonction opérationnelle n’est dévolue à Tencent chez Qonto.
Les spécialistes expliquent cette stratégie par
La nécessité de se familiariser dans un premier temps avec de nouveaux secteurs et des contraintes réglementaires très différentes.
Une fois mieux installées dans un réseau, elles s’attachent à créer des synergies entre les solutions et compétences des entreprises.
Vers une offre intégrée à dimension internationale
Avec les applications de paiement,
Important L’objectif de Tencent, tout comme Alibaba, est de donner accès à WeChat Pay, sa solution de paiement mobile, aux millions de touristes chinois qui visitent l’Europe.
Mais à terme, l’enjeu est mondial. Le géant pourrait d’ailleurs aller encore plus loin, en développant des programmes de fidélisation, de la vente de billets d’avion, etc. utilisant WeChat Pay comme agrégateur. À l’heure actuelle, l’écosystème WeChat comprend déjà un million de « mini-programmes » pour se connecter à des applications tierces.
Les acteurs chinois doivent néanmoins relever un défi de taille pour s’imposer hors de leur marché : l’hétérogénéité des réglementations concernant :
- la collecte,
- le traitement,
- le stockage des données personnelles des utilisateurs.
En la matière, les GAFA, déjà bien positionnés à l’international, disposent d’une avance appréciable.