Faute de stocks, les banques libanaises suspendent les retraits en dollars
Au Liban, le dollar et la livre libanaise se côtoient au quotidien. Mais dans un contexte de crise économique aiguë, le billet vert se fait rare. Et l’épidémie du coronavirus ayant entraîné la fermeture de l’aéroport, le reste de stock s’est tari. En conséquence, l’Association des Banques du Liban a annoncé la suspension des retraits en dollars jusqu’à nouvel ordre.
Suspension des retraits d’argent en dollars
Depuis quelques mois, les banques libanaises imposent des restrictions sur les retraits en dollars sur fond de crise économique. Ainsi, les clients de certains établissements étaient soumis à un plafond hebdomadaire de 100 dollars. Et il ne sert à rien de changer de banque, car toutes les enseignes appliquent cette limitation.
Entretemps, le coronavirus s’est propagé, contraignant les autorités à fermer l’aéroport international de Beyrouth, entre autres mesures de protection, sauf pour les membres des missions diplomatiques et des organisations internationales, ainsi que les avions-cargos.
Or, le billet vert est importé, tout comme de nombreux produits. Cela signifie que jusqu’au 12 avril au plus tôt, date prévue de reprise des vols entre le pays et le reste du monde, les banques ne pourront pas être approvisionnées en dollars.
Important Après la période de la limitation vient donc celle de l’arrêt des retraits en dollars décidé par l’Association des Banques du Liban. La conséquence est une forte dépréciation de la monnaie nationale.
Si un taux de change de 1 500 livres pour un dollar est appliqué aux titulaires de comptes en dollars retirant des livres libanaises dans les banques, le cours grimpe à 2 700 livres pour un dollar sur le marché parallèle.
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Une économie malmenée par une grave crise
Important La maladie Covid-19 n’est que l’un des nombreux problèmes auxquels est confronté le Liban, dont l’économie est déjà malmenée.
En effet, le pays traverse actuellement une crise économique et financière considérée comme la plus grave depuis 1990 avec la fin de la guerre civile.
Sa dette s’élève à 92 milliards de dollars, ce qui représente l’équivalent de 170 % du PIB. Par ailleurs, l’État anticipe pour 2020 un taux de croissance de -12 %, alors que l’inflation dépasse 25 %.
Aujourd’hui, la crainte du coronavirus a poussé les autorités à décréter le confinement des personnes, et toutes les entreprises, en excluant les magasins de produits de première nécessité, sont fermées. Si les banques continuent à travailler, elles ont réduit le nombre d’agences en activité et les opérations, incitant indirectement les clients à utiliser les distributeurs automatiques, qui sont pris d’assaut.