Les professionnels se demandent si les néobanques seraient capables de remplacer les banques traditionnelles
Les néobanques connaissent un succès sans précédent et gagnent de plus en plus de parts de marché. Elles proposent de nombreux avantages, dont notamment une meilleure expérience client, mais pour certains analystes, elles ne seront jamais capables de remplacer les banques traditionnelles, une opinion qui divise les professionnels du milieu bancaire.
Les néobanques ont le vent en poupe depuis quelques années. Certaines d’entre elles connaissent même un tel succès, qu’elles commencent à faire de l’ombre à de grands groupes bancaires. L’on peut notamment citer des banques de dernière génération telles que Revolut, Nickel ou encore N26. Au vu de la réussite rencontrée par ces dernières, de nombreuses fintechs ont aussi décidé de se lancer. L’on dénombre aujourd’hui dans l’Hexagone entre 35 et 40 néobanques d’après une récente enquête du cabinet d’audit KPMG.
Avec autant d’acteurs sur le marché, effectuer une comparaison néobanque pour trouver la meilleure offre est devenue plus que complexe.
Un simple outil de paiements quotidiens
Les néobanques sont en plein essor, un succès que les professionnels du secteur ont parfois du mal à comprendre. Pour Stéphane Dehaies, un associé chez KPMG France, cette réussite s’explique par la capacité des banques 2.0 à répondre efficacement aux nouveaux besoins et aux modes de consommation des clients bancaires grâce aux outils technologiques dont elles déploient. Ce facteur digital fait défaut aux succursales traditionnelles qui se cramponnent à un modèle économique traditionnel, mais visiblement dépassé par les avancées numériques.
Dans un monde en perpétuel changement, les besoins que ce soit sur le plan financier ou en termes de consommation augmentent, et le modèle proposé par les néobanques semble aujourd’hui l’outil le mieux adapté à répondre à ces nouvelles exigences. L’incapacité des banques classiques à identifier cette mue numérique et à opérer les changements en conséquence explique la tendance des sociétaires à opter pour ces établissements 2.0.
Toutefois, selon Stéphane Dehaies, les banques de dernière génération ont plus pour vocation de répondre aux besoins liés aux paiements quotidiens. La majorité des banques 100 % digitale ne peuvent octroyer des crédits, un produit très convoité par les particuliers. Ainsi, pour l’associé chez KPMG France, même s’il convient d’admettre qu’elles proposent une meilleure tarification et offrent plus de transparence, les néobanques ne substitueront pas les succursales classiques.
D’autres avantages à la clé
Pour l’associé chez KPMG France, les banques 100 % numériques ne sont ainsi qu’un outil de consommation, ne servant qu’à régler les paiements journaliers. Toutefois, de nombreux professionnels du secteur ne sont pas du même avis. D'ailleurs, un participant à l’enquête et client de Revolut et Nickel indique qu’il apprécie particulièrement les néobanques en raison de la possibilité qu’elles offrent de convertir aisément son argent en devises ou en cryptomonnaies, et ce, en un seul clic. À l’interrogé de souligner aussi la sécurisation des placements.
Le débat fait rage dans le secteur, on pourrait être rapidement fixé à l’aune de cette transition numérique des enseignes traditionnelles. En effet, en conséquence de cette mue, les succursales procèdent à une diminution de leur réseau physique. Or la présence bancaire en milieu rural était déjà réduite. Une désertification totale pourrait ainsi profiter aux néobanques pour gonfler leur base client, jusqu’ici majoritairement composée de millenials et de résidents urbains, et enfin siéger en haut de la hiérarchie bancaire.
Qui plus est, les enseignes numériques s’attèlent à s’équiper de la capacité à émettre des prêts, un point qui leur faisait cruellement défaut jusque-là.