La procédure de liquidation de Wirecard entraîne le licenciement de 730 personnes
Le groupe allemand spécialisé dans le paiement Wirecard était voué à disparaître suite à l’énorme scandale financier découvert en juin 2020. La justice a récemment entamé la procédure de démantèlement de la Fintech. Plus de la moitié de ses salariés ont perdu leur emploi dans le cadre de cette opération. L’information a été confirmée par le liquidateur.
Le développement d’une banque en ligne repose sur le caractère innovant de ses produits et services. Comme tous les acteurs de la finance, ces établissements ont besoin de collaborer avec des interlocuteurs fiables. Wirecard ne faisait malheureusement pas partie de cette catégorie de partenaires.
De nombreuses entreprises ont pourtant confié au groupe leurs différents projets en matière de paiement. La collaboration semblait en effet prometteuse, eu égard aux performances annoncées par la société allemande. Finalement, ces profits étaient fictifs et résultaient d’une fraude. Une enquête a notamment démontré que 1,9 milliard de dollars étaient absents des comptes de Wirecard, provoquant ainsi la panique chez les créanciers et les actionnaires.
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De nombreuses questions en suspens
730 salariés de Wirecard ont été licenciés dans le cadre de la procédure de liquidation de la Fintech. La justice ne s’est pas encore prononcée concernant les 570 employés restants. À ce stade, l’administrateur judiciaire cherche à revendre les activités de la société pour réduire les pertes des créanciers. D’ailleurs, ces derniers espèrent encore se faire rembourser.
Le responsable de la procédure de liquidation a affirmé être en pleine négociation avec différents partenaires intéressés par la reprise. En effet, le groupe allemand a mené de nombreux projets à des stades de développement avancé, en dépit des circonstances. C’est notamment le cas des activités de la filiale brésilienne de l’enseigne.
De leur côté, les entreprises ayant collaboré avec Wirecard s’efforcent de limiter les dégâts en récupérant le maximum de projets communs. De nombreux partenaires ont confié au groupe la conception de nouveaux systèmes de paiement digitaux. Le Crédit Agricole en fait partie.
En août dernier, le groupe bancaire français a déclaré vouloir récupérer les technologies développées dans le cadre de la collaboration avec la société allemande. Ce partenariat aurait dû mener à la création de nouveaux dispositifs de paiement permettant d’accélérer sa transformation numérique.
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Un dossier extrêmement délicat
Pour l’instant, la justice a seulement rendu une décision définitive par rapport à la situation des 730 anciens employés de Wirecard. Maître Michael Jaffé continue actuellement à remplir la mission qui lui a été confiée en tant qu’administrateur judiciaire en charge de l’affaire.
Le travail de l’avocat s’annonce particulièrement complexe en raison de la spécificité de ce dossier. Comme l’a souligné le professionnel :
La situation économique de Wirecard était et reste extrêmement difficile en raison du manque de liquidités et des circonstances scandaleuses […] les mesures habituelles de restructuration et de réduction des coûts ne suffisent pas.
Selon certains observateurs, la gravité et la rapidité des effets de l’affaire Wirecard ont été à la mesure de l’ampleur du scandale. En effet, les actions de l’entreprise se sont dépréciées de 98 % après les premières révélations concernant ses comptes.
Cette chute libre de sa cote en Bourse laissait déjà présager la disparition imminente du groupe. Il s’agit d’une conséquence inévitable de ce scénario rappelant immédiatement le scandale d’Enron survenu en 2001. Seuls les détails de sa fermeture nécessitaient un peu de patience pour être connus.