La banque centrale norvégienne a fait baisser son taux directeur à cause de la pandémie de coronavirus

La Norvège est reconnue comme un pays pétrolier de premier plan sur le marché international. De ce fait, la tendance à la baisse des cours du pétrole affecte nécessairement l’écosystème local. La banque centrale du royaume a donc pris des dispositions pour bénéficier d’une certaine marge de manœuvre face à l’urgence sanitaire mondiale actuelle.

Le 13 mars dernier, la principale institution financière norvégienne a décidé de ramener son taux directeur à 1 %, soit une baisse de 50 points de base, pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Cette initiative a surpris certains analystes, car le pays est riche en pétrole et possède le plus important fonds souverain à l’échelle mondiale.

Afin de surmonter la crise sanitaire, des mesures d’urgence ont déjà été mises en œuvre par plusieurs banques centrales, comme la Fed (Réserve fédérale américaine), la BCE (Banque centrale européenne), la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre. Ainsi, la décision prise par la Banque de Norvège était inévitable selon les experts d’ING.

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L’équilibre financier de la Norvège est-il menacé ?

Selon les estimations de la Banque de Norvège, les projets de développement du pays se retrouveront au point mort, seulement si le prix du baril s’établit entre 10 et 35 dollars. Ces chiffres communiqués l’an dernier sont nettement inférieurs aux prévisions des compagnies pétrolières sur le long terme.

Toutefois, le cours du pétrole a récemment connu une chute historique, à cause des tensions commerciales entre la Russie et l’Arabie saoudite entre autres. Ainsi, le baril de Brent a presque atteint le seuil des 35 dollars. Néanmoins, l’équilibre financier de la Norvège n’est pas encore en péril pour l’instant.

D’après les spécialistes, ce pays pétrolier dispose actuellement d’une importante marge de manœuvre en matière de budget. En effet, le gouvernement norvégien bénéficie d’une capacité d'emprunt non négligeable. Le royaume sera donc en mesure de surmonter la crise provoquée par l’épidémie de coronavirus.

Comme l’expliquent les experts de HSBC :

Tout stimulus budgétaire pourrait aussi être financé en partie par des rapatriements d'actifs détenus par la Norvège à l'étranger, qui atteignent un montant d'environ 830 milliards de dollars.

Une précaution superflue ?

Les taux d’intérêt tendent désormais à influer directement sur le comportement des marchés. Par ailleurs, les prix du pétrole se sont effondrés entre-temps. Dans ce contexte, la Banque de Norvège a dû prendre les mesures qui s’imposaient. L’institution espère atténuer les retombées financières de la crise sanitaire actuelle en réduisant le taux directeur.

Cette baisse pourrait à terme provoquer d’autres replis dans l’économie du pays. La dépréciation de la monnaie locale (couronne norvégienne) semble déjà amorcer cette tendance d’après les observateurs. Selon les courtiers de change de HSBC, la devise du pays a été la moins performante parmi tous les membres du G10 depuis janvier 2020.

Par rapport aux principaux partenaires commerciaux du royaume, la couronne affiche un taux de change effectif 6 % moins élevé que ce qui a été prévu pour ce premier trimestre. Ainsi, la banque centrale a dévalué le taux directeur pour bénéficier de plus de latitude dans un contexte défavorable.

Cependant, pour certains analystes, cette action n’était pas vraiment nécessaire compte tenu du taux de change et de la résilience du pays à l’effondrement du cours du pétrole.