Quels résultats pour les grandes banques françaises au troisième trimestre 2020 ?
Fragilisée par la crise sanitaire, l’économie française risque d’être davantage mise à mal avec le reconfinement. Cette épreuve sera pour les établissements bancaires cotés en Bourse l’occasion de mettre en avant leur résilience. Cette capacité est notamment perceptible dans leurs résultats du troisième trimestre 2020 qui ont commencé à paraître depuis le 3 novembre dernier.
Aussi bien dans la banque de détail que d’investissement, les résultats du troisième trimestre dévoilés par les grandes banques européennes ont montré une amélioration. Par exemple, les provisions accumulées durant le premier semestre pour prévenir les risques d’impayés liés à la pandémie ont vu leur montant reculer.
Les analystes se sont attendus à une tendance similaire en France. Ceux de JP Morgan ont notamment annoncé des résultats trimestriels soutenus par la reprise de l'activité commerciale après le confinement du printemps et la redynamisation des marchés. Pour certaines banques comme BNP Paribas ou le Crédit Agricole, qui proposent des services de banque à distance, ils n’ont prévu aucun impact significatif de la crise.
Les banques souhaitent de nouveau rémunérer leurs actionnaires
Même si elle ne connaît pas vraiment la crise, BNP Paribas ne devrait pas réitérer les excellentes performances du second trimestre de sa BFI (banque de financement et d’investissement). C’est ce qu’ont révélé des analystes. Quoi qu’il en soit, les établissements financiers français s’efforceront de prouver qu’ils disposent des moyens nécessaires pour verser des dividendes à leurs actionnaires en dépit de la crise.
Dans toute l’Europe, les banques essaient d’ailleurs d’assurer aux régulateurs qu’elles sont capables de rémunérer de nouveau leurs actionnaires. Elles cherchent par la même occasion à améliorer leur situation en Bourse. Un expert note :
Les banques auront beau publier de meilleurs résultats trimestriels, le retour des dividendes demeure un élément capital pour redresser la valorisation du secteur.
Pourtant, les régulateurs ne changeront certainement pas de politique en raison des nouvelles mesures sanitaires et restrictions instaurées dans nombre de pays. En effet, ils préfèrent protéger le capital des banques afin d’appuyer l’économie.
Des résultats globalement encourageants
À la fin du second trimestre 2020, les dirigeants dans la banque de détail se sont réjouis du rebond de l’activité, en particulier dans la distribution de crédits. Quoi qu’il en soit, les analystes de Deutsche Bank ont annoncé que les banques cotées n’éviteront pas la baisse de leurs revenus au troisième trimestre comparativement à la même période en 2019.
Toujours est-il que le groupe Société Générale, dont les résultats sont parus le 5 novembre dernier, fait état d’un bilan solide, aussi bien en matière de niveau de capital que de qualité des actifs. Pour rappel, il a accusé une perte nette qui s’est élevée à 1,26 milliard d'euros durant le second trimestre. Cette contre-performance était en majeure partie liée aux difficultés survenues au niveau des activités de marché.
Le Directeur général du groupe, Frédéric Oudéa, a toutefois assuré à la fin du mois de septembre dernier que la BFI de Société Générale a connu une amélioration de situation.
Pour Natixis, les résultats du troisième trimestre 2020 ont également été positifs. La filiale de BPCE, qui a enregistré une perte de 56 millions d’euros au second trimestre, a renouvelé son équipe de direction l’été dernier.