Le secteur bancaire grec peine encore à se relever malgré la fin de la crise
Au lendemain de la crise économique qu’a subie la Grèce, son secteur bancaire a encore du mal à remonter la pente. Plusieurs défis sont encore à relever avant que les banques du pays s’en sortent complètement, notamment l’élimination des créances douteuses qui affectent notablement leurs résultats. En attendant, le retour progressif des dépôts d’argent contribue à atténuer leurs problèmes.
Pas de doute, l’économie de la Grèce commence progressivement à se relever, huit ans après la crise qui lui a failli coûter sa place dans la zone euro. Désormais, le pays pourrait même se passer d’un programme d'ajustement économique, dont le troisième a pris fin le mois dernier.
Toujours est-il que son secteur bancaire n’est pas encore au mieux de sa forme, à en croire les résultats plutôt faibles que les principaux établissements financiers du pays ont affichés fin août dernier. En effet, malgré ces quelques années d’importante restructuration, le secteur souffre encore des dettes insolvables qui représentent toujours une grande part du montant accordé. Les liquidités, quant à eux, ne posent plus problème.
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Les banques grecques encore peu performantes, à la sortie de crise
Huit ans après la crise, la Grèce commence à afficher un semblant de normalité sur son économie. Elle a, en effet, pu sortir du plan de soutien destiné à renforcer sa santé économique le 20 août dernier. Toutefois, son secteur bancaire a encore du mal à tenir debout, en affichant peu de performance au cours de ce premier semestre.
Parmi les Top 4 du pays, Alphabank a essuyé 52,9 millions d'euros de perte nette au deuxième trimestre alors qu’au premier trimestre, elle a gagné 65,2 millions d'euros nets. La NBG (National Bank of Greece), quant à elle, affiche une perte de 15 millions d'euros nets.
Eurobank fait de mieux avec un million d’euros sur la période avril-juin 2018 tandis que le leader du pays, Piraeus a pu enregistrer un bénéfice net de 24 millions d’euros.
Le développement de la Grèce dépend aussi de la production de crédits au secteur privé. Or, celle-ci s’est nettement repliée depuis sept ans du fait du taux de chômage encore élevé à plus de 20%. D’autant que 40% des crédits accordés s’avèrent des dettes insolvables, non remboursées depuis 90 jours au moins.
C’est ce qui explique d’ailleurs la fluctuation des résultats des banques. Quoi qu’il en soit, l’élimination de ces créances douteuses n’est pas chose aisée. Ainsi, à moins de brader leurs portefeuilles, les établissements bancaires ne s’en débarrasseront qu’au bout de plusieurs années.
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De la restructuration au retour de dépôts
Il faut savoir qu’en dépit des faibles résultats des banques grecques, le secteur a subi une forte restructuration durant les huit dernières années. Et il faut préciser que seuls neuf des 40 établissements ont pu survivre à la crise.
Ils ont profité de trois recapitalisations depuis ce temps, leur amenant à être solvable à 15,8% en moyenne. Qui va d’ailleurs bien au-delà des exigences réglementaires bien qu’il s’agit principalement de crédits d'impôt et non de titres de dette ou d'argent frais.
D’après Moody’s, le remboursement des liquidités d'urgence fournies au secteur par la Banque de Grèce en 2015 prendrait bientôt fin. Ce qui laissera un champ de manœuvre plus élargi aux acteurs financiers pour qu’il puisse se concentrer à l’optimisation de leur rentabilité au lieu de se focaliser sur leurs besoins de liquidités d'urgence.
Aujourd’hui, les établissements commencent à profiter du retour des clients qui se reflète par de nouveaux dépôts ou par de nouvelles souscriptions dues à un changement banque.
