Crédit Mutuel projette de quitter CNCM et inquiète sa clientèle
Le Crédit Mutuel Arkéa compte ne plus faire partie de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM). Cette banque cherche à devenir une entité indépendante. Elle poursuivra sûrement ses activités en tant que mutualiste, mais ce changement sans précédent n’est pas sans conséquence pour sa clientèle et ses 9000 salariés.
Durant le conseil d’administration du Crédit Mutuel Arkéa, Jean-Pierre Denis a avancé que le groupe devrait faire peau neuve à partir du 17 janvier 2018. Deux jours plus tôt, ceprésident du groupe bancaire mutualiste, basé à Brest, a annoncé la nouvelle à ses salariés.
Cette association rassemblant les fédérations du Sud-Ouest de la France, du Massif Central et de la Bretagne projette de quitter le CNCM. Une fois émancipée, elle deviendra un groupe bancaire coopératif mutualiste et fonctionnera désormais indépendamment du Crédit Mutuel. Plusieurs raisons ont mené à cette prise de décision qui aura de lourdes répercussions.
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Le début de la fin d’une relation conflictuelle
Voilà près de 20 ans que le conflit règne au sein du CNCM. D’un côté, il y a le Crédit Mutuel Arkéa, de l’autre se trouve le Crédit Mutuel Centre-Est-Europe. Ce dernier serait plus privilégié que son homologue.
D’ailleurs, le rachat du CIC en 1998 n’a fait que renforcer ce doute. Mais ce n’est pas tout, le problème vient aussi d’un excès de centralisme perpétué par la Confédération du Crédit Mutuel suite à une réforme de la gouvernance.
La rivalité interne n’est pas l’unique raison de cette séparation. Le fait est que le Crédit Mutuel Arkéa estime que sa solidité financière, sa taille et sa réussite dans l’e-banvin sont ses atouts majeurs de développement. De plus, il compte énormément sur le marché des entreprises et les collectivités pour réussir.
Retour à la case départ
Une telle décision de scission ne sera pas sans conséquence ne serait-ce que vis-à-vis des salariés et des clients.
Étant donné que les Français sont liés et éprouvent une réelle sympathie pour le CNCM, Arkéa risque de perdre ses 2,2 millions d’adhérents. Mais ce n’est pas tout, 9 000 agents risquent aussi de se retrouver sans emploi.
Ce choix indépendantiste signifie également qu’Arkéa est tenue de rependre tout à zéro. Il doit changer de marque, revoir les parts sociales ou réorganiser les constituantes majeures de ses fonds propres. Le plus dur serait d’obtenir de nouveaux agréments bancaires.
Mais l’établissement doit également penser à faire face à la concurrence, surtout avec la nouvelle mesure qui facilite le changement d’agence bancaire aux usagers. Il faut préciser qu’avec ce nouveau statut, le groupe n’est plus sous la protection des règles statutaires de territorialité.