La Banque centrale peine à stimuler l’économie au Japon
La Banque centrale du Japon a récemment annoncé son intention d’abandonner les quotas de rachats d’actifs. À titre d’information, l’institution financière détient actuellement 7 % des actions échangées au JPX (Bourse de Tokyo). Elle a pourtant de grandes difficultés à gérer efficacement l’inflation. Ainsi, la BoJ travaille désormais sur une nouvelle stratégie pour redresser la situation dans le pays.
Les consommateurs effectuent souvent une analyse détaillée pour choisir entre une banque en ligne et un établissement traditionnel. En revanche, le grand public comprend rarement le fonctionnement ou même l’utilité d’une banque centrale. Cette entité tient pourtant un rôle essentiel dans la politique monétaire et la dynamique économique d’un pays.
La Bank of Japan représente ainsi un excellent exemple pour mesurer l’importance de ce type d’institution financière. En effet, elle a récemment reconnu l’inefficacité de sa stratégie actuelle. La banque s’efforce donc de revoir ses méthodes en commençant par des mesures significatives à la Bourse. Cependant, ses projets risquent d’être entravés par une conjoncture particulièrement sensible.
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Des achats réguliers sur les marchés
Selon une annonce récente, la BoJ ne fixera plus de quotas, désormais, pour ses achats d’ETF (fonds indiciels cotés). L’institution investissait généralement à la Bourse 47 milliards d’euros par an (6 000 milliards de yens). Elle souhaitait même doubler ce volume au plus fort de la pandémie (soit 12 000 milliards de yens).
D’après les spécialistes, cette stratégie a permis de soutenir la progression continue du JPX, le market place de Tokyo. La Banque centrale a toutefois fini par devenir un des plus importants détenteurs d’actions dans le pays. Comme l’a noté Shingo Ide, économiste au NLI Research Institute, relayé par Les Échos :
La Banque a déjà acheté au total, entre décembre 2010 et février 2021, pour 35 700 milliards de yens d'ETF et elle n'a jamais rien revendu. Elle en détient donc maintenant, du fait de la hausse des marchés, l'équivalent de plus de 50 000 milliards.
À travers ses ETF, la BoJ détient donc indirectement 20 % des actions de certains grands groupes nippons. Elle possède notamment des titres d’AdvantestCorp et de FastRetailing, le propriétaire de la marque Uniqlo. Suite aux polémiques sur le sujet, l’institution compte désormais modérer ses activités sur les marchés boursiers.
Une situation délicate pour l’institution
La BoJ cherchait jusqu’à présent à atteindre une inflation annuelle de 2 %. Dans cette optique, elle a racheté régulièrement des actifs et appliqué une politique des taux nuls. Cette démarche était supposée stimuler les investissements et la productivité des entreprises. Malheureusement, le gouvernement a encore annoncé une baisse de prix de 0,4 % en février dernier.
D’ailleurs, les prix sur le marché nippon ont continuellement reculé au cours des sept derniers mois. Les observateurs commencent ainsi à redouter l’apparition d’une nouvelle déflation typique du pays. La Banque centrale se veut néanmoins rassurante face à ses détracteurs. De plus, elle a pris des dispositions concrètes pour remédier à la situation, malgré un contexte assez délicat.
Cela dit, l’institution financière ne renoncera pas à ses principaux objectifs, afin de dynamiser l’écosystème nippon. Elle envisage seulement de réajuster les outils déployés jusqu’ici. La banque tiendra par ailleurs compte des effets néfastes de ses dispositifs misant sur l’assouplissement quantitatif.
Selon les analystes, la BoJ aura des difficultés à réaliser les réajustements nécessaires, après plusieurs années de politique accommodante. Cette initiative risque en effet d’être considérée comme une forme de resserrement monétaire et de provoquer des contestations.