Ipagoo installe un siège en France pour se prémunir contre le Brexit
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Publié le par Meilleurtaux Banques
Ipagoo établit un second siège en France afin d’esquiver le Brexit. En effet, la jeune pousse britannique a récemment obtenu un agrément de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution). Pour rappel, cette filiale du groupe de services financiers Orwell offre aux banques la possibilité d’ouvrir pour leurs clients des comptes multidevises dans plusieurs pays étrangers.
Fin mars dernier, la Fintech Ipagoo a acquis un agrément de l'ACPR sans lequel elle n’aurait pas pu exercer ses activités hors du Royaume-Uni. En à peine 2 mois, l’enseigne a été agréée en qualité d’établissement de monnaie électronique.
Pour y parvenir, elle a recouru au processus accéléré appelé « fast track ». Concrètement, l’entreprise s’est engagée auprès de l’ACPR à mettre ses ressources à disposition de l’organe français de supervision des banques et des assurances, cela 24h/24.
À noter qu’Ipagoo opère déjà en Italie et en Espagne. La Fintech prévoit aussi de se développer en Allemagne, en Pologne et au Portugal.
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Pourquoi la France ?
Certaines Fintech anticipent déjà le Brexit et ses conséquences. Ipagoo a ainsi installé son second siège au quartier Montparnasse, à Paris. Son premier choix n’était pourtant pas la France.
En effet, la jeune pousse avait plutôt envisagé de s’établir au Luxembourg qui est une capitale financière attrayante. Il y a quelques mois, elle avait engagé les démarches en vue d’obtenir un agrément dans le Grand-Duché. Le patron d'Ipagoo France, Jérôme Prigent, explique :
« Au final, nous avons perdu beaucoup de temps. Seulement 4-5 personnes géraient les dossiers Fintech, plusieurs aspects étaient sous-traités, le processus était assez long et les compétences tech très limitées ».
Jérôme Prigent.
Début janvier dernier, la start-up n’était pas certaine de recevoir un agrément pour le 29 mars, date à laquelle le Brexit devait entrer en vigueur. Elle s’est alors orientée vers l’ACPR. Grâce à sa nouvelle structure, Ipagoo pourra mener ses activités hors Royaume-Uni. Créée en 2015, la filiale du groupe Orwell est déjà présente dans plusieurs pays d’Europe.
Par ailleurs, elle prévoit de s’installer dans d’autres d’ici la fin de cette année ou le début 2020. L’établissement de monnaie électronique a l’intention de recruter une quinzaine de personnes pour soutenir ces déploiements.
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Partenariats avec les banques françaises
En France, Ipagoo s’est associée avec le Crédit Agricole Île-de-France pour élaborer l’application Globan'Go. Cette offre, dont le lancement est prévu ce mois-ci, rend possible l’ouverture de comptes locaux dans plusieurs pays. Elle cible les quelque 35 500 clients de Globe-Trotter, un produit du Crédit Agricole IDF destiné aux voyageurs de 18 à 29 ans.
Dans les détails, les utilisateurs recevront une carte bancaire sans frais et pourront ouvrir un compte bancaire courant avec un IBAN local au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne. Il est important de souligner ce dernier détail car il est impossible d’effectuer des prélèvements avec un IBAN étranger.
Selon Jérôme Prigent, la plupart des grands groupes bancaires français ont déjà contacté Ipagoo. Une discussion avancée est même en cours avec l’un d’entre eux, souligne-t-il. Néanmoins, le responsable regrette de ne pas avoir pu signer avec Orange Bank. La banque mobile aurait fait un client idéal car elle projette de se lancer en Espagne vers la fin de cette année.
« Nous sommes malheureusement arrivés trop tard. De plus, il y a quelques batailles politiques en interne qui ne facilitent pas les discussions ».
Jérôme Prigent.
Quoi qu’il en soit, Ipagoo ne compte pas s’arrêter au marché européen. En effet, l’entreprise est en voie d’obtenir une licence aux États-Unis. Les formalités devraient être finalisées en 2020.