Les victimes de fraudes bancaires ne sont pas systématiquement indemnisées
Dans le contexte de crise sanitaire actuel, les paiements sans contact par carte bancaire sont plébiscités. Cette solution permet en effet d’endiguer la circulation du Covid-19. Alors que ce type de transaction se multiplie, le risque de fraude augmente aussi. Pourtant, les remboursements tardent à être opérés, comme l’a indiqué l’UFC-Que Choisir dans une enquête publiée le 22 octobre 2020.
L’enquête menée par l’UFC-Que Choisir révèle que le nombre de victimes de fraudes bancaires n’ayant pas bénéficié de remboursement de la part de leur établissement a augmenté en 2020. Ce type d’escroquerie consiste pour un malfaiteur à débiter le compte bancaire d’un consommateur en détournant ses moyens de paiement. Depuis le début de l’année, il a surtout porté sur les paiements en ligne et les paiements sans contact.
Dans le détail, 30 % des individus ayant subi des fraudes bancaires n’ont pas reçu de remboursement selon l’association de défense des consommateurs. L’an dernier, cette proportion s’est élevée à 26 %.
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Le paiement dématérialisé est plus fraudé que les transactions classiques
Après la levée du confinement, les consommateurs ont massivement basculé vers les solutions de paiement dématérialisées. Ainsi, les transactions sans contact se sont accrues de 67 % tandis que le paiement à distance a bondi de 13 %.
Selon l'UFC-Que Choisir, ces nouvelles habitudes impliquent des risques. En effet, les fraudes relatives au paiement sans contact sont 2 fois plus nombreuses que celles sur les opérations classiques induisant la saisie d’un code secret. Pire, les escroqueries sont 17 fois plus importantes pour le paiement à distance. Concernant le sans contact, l’association de défense des consommateurs note :
[…] le code secret n’est pas demandé et la carte n’a pas à se connecter au réseau de la banque émettrice. Il est dès lors indispensable de rendre aux consommateurs le contrôle sur ce mode de paiement.
Elle estime que les fraudes à la carte bancaire sont susceptibles de progresser de 20 % en 2020. Leur montant pourrait s’élever jusqu’à 660 millions d’euros, ajoute-t-elle.
Pourquoi certaines victimes ne bénéficient-elles pas de remboursement ?
Dans son enquête, l'UFC-Que Choisir évoque la stratégie adoptée par les banques pour éviter d’indemniser les victimes de fraudes. Le plus souvent, elles accusent les clients concernés de négligence. Il faut savoir qu’il s’agit du seul motif autorisant les établissements bancaires à ne pas procéder au remboursement d’une escroquerie.
L’association de défense des consommateurs a riposté en indiquant que l’utilisation d’un code SMS à usage unique pour valider une transaction sur Internet n’est plus jugée comme suffisamment sécurisée depuis le 14 septembre 2019. De ce fait, la vigilance de la victime de fraude ne peut pas être mise en cause.
Il faut désormais se servir d’un système de reconnaissance d’empreintes digitales ou d’un code secret, précise l’UFC-Que Choisir.
Cette dernière souligne pourtant que seuls 46 % des clients sont dotés d’un dispositif d'authentification forte. Elle commente :
Les banques sont en retard pour la sécurisation des transactions à distance.
Dans tous les cas, l’association incite les victimes à lui envoyer un courriel afin de l’informer de toutes les fraudes qui n’ont pas été indemnisées par les banques.