Le groupe Crédit Agricole récupérera les technologies développées en partenariat avec Wirecard
L’an dernier, Crédit Agricole Payment Services s’est associé avec Wirecard pour créer un système facilitant les paiements en ligne auprès des commerçants. Suite à un énorme scandale financier, la société allemande a été obligée de déposer le bilan en juin dernier, laissant derrière elle 3,5 milliards d’euros de dettes. La banque française envisage de récupérer les projets communs.
Pour un établissement financier, les services proposés ne peuvent pas se limiter au fait d’ouvrir un compte bancaire. En effet, les clients ont aussi besoin d’accéder facilement à leur argent pour régler leurs factures, leurs achats en ligne, etc. Les spécialistes du paiement se positionnent justement à ce niveau.
En collaborant avec Wirecard, le Crédit Agricole cherchait à créer des services d’acquisition et d’acceptation de paiements en ligne. Leur offre conjointe a été annoncée l’an dernier. Toutefois, la société allemande a fait faillite entre-temps. Ainsi, la banque française s’est retrouvée dans une situation délicate. Néanmoins, elle envisage de récupérer les systèmes conçus ensemble.
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Une faillite préjudiciable au groupe français
Avec la disparition de Wirecard, les observateurs se sont interrogés sur l’avenir de ses projets développés en collaboration avec d’autres entreprises comme le Crédit Agricole. Le groupe bancaire français a organisé une conférence de presse le 6 août dernier pour faire le point sur la situation. Comme l’a indiqué aux médias le directeur général du Crédit Agricole SA, Philippe Brassac :
Par nature, nous allons récupérer la technologie que nous avons développée nous-mêmes. […] Sur ce qui a été développé par eux, oui, nous allons essayer de récupérer d'une façon ou d'une autre quelque chose. Nous sommes intéressés par récupérer a minima ce qui était lié à notre développement.
Philippe Brassac.
L’entreprise allemande Wirecard était par ailleurs cliente du Crédit Agricole dans son activité de banque de financement et d’investissement. De ce fait, son dépôt de bilan a nécessairement impacté les résultats du second trimestre de l’établissement bancaire français.
Un audit de comptes inévitable
Après le dépôt de bilan de Wirecard, le régulateur allemand des marchés financiers (BaFin) a annoncé le lancement d’un audit officiel sur les comptes du spécialiste des paiements électroniques début août. Le gendarme financier a décidé d’engager cette démarche face au refus d’obtempérer de l’entreprise aux exigences des autorités.
Wirecard a notamment persisté à nier une erreur découverte par la FREP (Financial Reporting Enforcement Panel). L’organisme en question collabore régulièrement avec l’autorité financière allemande sur des cas similaires. De plus, le fournisseur de solutions de paiement refuse toute coopération avec la FREP, comme l’a souligné la BaFin.
Pour rappel, les autorités financières ont récemment découvert des malversations et autres détournements pour un montant total de 1,9 milliard d’euros dans les comptes de Wirecard. Ce scandale a inévitablement mené au dépôt de bilan du groupe allemand. Ses impayés sont estimés à plus de 3 milliards d’euros.