La Nef cherche la meilleure solution pour lancer ses propres comptes bancaires
Étant une coopérative de finances solidaires, la Nef a toujours focalisé ses activités sur le crédit aux entreprises et l’épargne éthique. Depuis quelques années, elle veut étoffer son offre en projetant de lancer un compte bancaire dédié aux particuliers. Prévu pour l’année dernière, le lancement a été reporté pour début 2019.
L’extension de son agrément bancaire en 2015 a permis à la Nef de commercialiser des livrets à son nom. Ce produit était jusqu’alors développé en collaboration avec le Crédit Coopératif, son partenaire de longue date. Mais ne comptant pas en rester là, la banque éthique prévoit aussi de cibler des clients particuliers, grâce à des comptes courants équipés d’une carte de paiement.
Le défi était quelque peu difficile à relever, l’amenant à repousser son lancement vers le début de l’année prochaine. D’autant que les modalités de son fonctionnement restent encore floues. Quelques alternatives sont d’ailleurs à étudier, entre autres un nouvel accord avec le Crédit Coopératif ou encore la mise en place d’une nouvelle structure disposant d’un agrément d’établissement de paiement.
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Nef s’intéresse de plus en plus aux particuliers
Se spécialisant dans le financement des entreprises et l’épargne éthique, en tant que coopérative de finances solidaires, la Nef souhaite enrichir son offre et se tourner vers les particuliers.
Pour cela, elle a lancé en 2016 un produit d’épargne à son nom, baptisé le Livret Nef, en remplacement de celui co-développé avec le Crédit Coopératif, son partenaire de toujours. L’extension de son agrément bancaire en 2015 y a d’ailleurs fortement contribué.
2017 a été l’année prévue pour le lancement de son compte courant, qui devait également porter son nom. Mais attendant encore la validation de l’ACPR (l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), la commercialisation ne débutera qu’à partir de 2019. Au président du directoire de l’enseigne, Bernard Horenbeek, d’expliquer la situation :
Si la crise des subprimes en 2008 a été provoquée par des comportements qui n’avaient rien d’éthique, le durcissement de la réglementation a impacté tous les acteurs de la finance, y compris la finance éthique qui se retrouve en difficulté.
Bernard Horenbeek.
Un mal pour un bien
Cette phase de suspension permet à la Nef de réviser sa stratégie, d’autant que certaines modalités de fonctionnement de sa nouvelle offre nécessitent encore quelques améliorations.
Du premier abord, un nouveau partenariat avec le Crédit Coopératif peut s’avérer la meilleure des solutions. L’argent versé sur le compte courant sera pris en charge par ce membre du groupe BPCE, mais c’est à la Nef que revient la gestion des dépôts des clients. Bernard Horenbeek semble enthousiaste à cette idée :
Il faut que nous ayons une maîtrise de l’utilisation des fonds, qu’ils soient gérés de manière transparente.
Bernard Horenbeek.
D’un autre côté, une nouvelle perspective s’offre à la banque, celle de créer un établissement de paiement. L’agrément obtenu pour cette nouvelle structure permettra à l’établissement de lancer un compte muni d’une carte bancaire.
Or, son fonctionnement sera assez limité étant donné que la Nef ne pourra pas, dans ce cas, accorder des chéquiers ni des découverts. De plus, les dépôts seront cantonnés auprès d’un établissement de crédit. Face à ce dilemme, le président du directoire estime que :
La finance éthique veille à réfléchir sur les impacts d’un acte financier sur le client, sur la société et sur l’environnement. Notre projet de compte courant reposera sur ces principes.
Bernard Horenbeek.