Où en sont les banques participatives marocaines ?
Lancées il y a plus d’un an au Maroc, les banques participatives y sont aujourd’hui fréquentées par toutes les catégories socioprofessionnelles (CSP). Actuellement, ils sont 8 fenêtres et établissements à se disputer un marché qui s’est vu attribuer un énorme potentiel. Certaines banques participatives ont choisi un emplacement stratégique, tandis que d’autres ont opté pour une tout autre politique.
Provenant d’établissements classiques, les employés des banques participatives ont suivi une formation auprès d’institutions spécialisées en finance participative. Chez Umnia Bank par exemple, tous les collaborateurs ont été formés au crowdfunding et certifiés par Cibafi. Le personnel de BTI Bank a par ailleurs été formé par Al Baraka Banking Group.
Le siège d’Umnia Bank a été en partie consacré à la mise en place d’un showroom. La banque participative y expose actuellement une voiture pour susciter l’intérêt des passants et porter à leur connaissance la possibilité d’accéder à un financement pour l’achat d’un véhicule. Bientôt, elle envisage de présenter une maquette de projet immobilier.
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L’intérêt pour les banques participatives a beaucoup progressé en un an
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les banques participatives n’ont pas accaparé les parts de marchés des établissements traditionnels. Leur existence a en revanche réveillé une catégorie d’individus qui n’ouvraient en aucun cas de compte bancaire ou ne demandaient jamais de financement.
Les chargés de clientèle indiquent que les clients qu’ils reçoivent viennent s’informer sur le mode de fonctionnement des banques participatives ou encore demander un financement. De son côté, un directeur d’agence souligne qu’un changement notable a été perçu concernant l’intérêt des clients pour le nouveau concept. Il explique :
« Au début, une catégorie non négligeable avait une idée erronée, pensant qu’il s’agissait d’une association ou d’un type d’établissement qui octroyait des financements gratuitement, ou même qu’il subventionnait une partie du coût du bien…. L’autre partie, munie d’un calepin, portait un intérêt particulier au financement seulement. Ils demandaient des simulations, faisaient du benchmark avec les autres banques… Actuellement, nous recevons toujours ce genre de clients, mais un autre type commence à se démarquer. Il s’agit de personnes qui viennent juste pour ouvrir un compte. Autrement dit, ils ont assimilé le concept de « banque » ».
L’aspect digital a été activement développé par les banques participatives pour faciliter la tâche des clients, réels comme potentiels. Virement, consultation de solde et autres sont des opérations qui peuvent désormais être effectuées à partir de leurs sites ou d’une application mobile. Les clients d’Umnia Bank, notamment, peuvent prendre un rendez-vous via le site de l’institution, créer un compte ou encore vérifier l’éligibilité de leur dossier à un financement.
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Les banques participatives misent sur une expérience client personnalisée
L’observation de diverses agences a montré que toutes les CSP entre 25 et 45 ans, qu’il s’agisse de locaux ou de MRE, fréquentent les banques participatives. Certains de ces clients sont entièrement convaincus du caractère licite de ces établissements.
D’autres ont exprimé un besoin de changer de banque afin d’expérimenter le nouveau concept. À Umnia Bank comme à BTI Bank, la majorité des clients est en effet déjà bancarisée. Selon un chargé de clientèle :
« Les clients cherchent davantage un conseil et un accompagnement personnalisé qu’ils ne retrouvent plus au niveau des banques classiques ».
C’est la raison pour laquelle les banques participatives privilégient le cas par cas. Par exemple, dans le cas de l’acquisition d’un bien immobilier, l’institution fait appel à un expert pour que soit établi un rapport détaillé des spécificités, des qualités et des défauts du bien.
Sur la base de ce document, le chargé de clientèle informe le client sur les caractéristiques du bien. En fonction de celles-ci ainsi que du budget et de la capacité de remboursement du client, l’employé recommande l’achat ou la recherche d’un autre bien. Bien entendu, le client est totalement libre de son choix.