Le processus de paiement en ligne par carte bleue a été renforcé depuis le début d’année
L’Autorité bancaire européenne a décrété un durcissement des règles de paiement sur Internet. En effet, afin d’enrayer les tentatives de fraudes sur la carte bleue, le processus d’authentification au moment de l’achat a été renforcé depuis le 1er janvier dernier. Cela vient complexifier encore un peu plus les règles du commerce en ligne, alors qu’elles accusaient déjà de fréquents dysfonctionnements.
D’après les chiffres de la Banque centrale européenne, on compte environ 70 milliards de paiements par carte bleue par an sur le vieux continent. Mais une fois sur dix, ces opérations n’arrivent pas à la phase finale de paiement. L’écran indique « erreur » ou « le serveur ne fonctionne pas », les consommateurs doivent ainsi réinitier la transaction encore et encore jusqu’à ce que la transaction aboutisse, mais à force de recommencer, beaucoup abandonnent.
Ce genre de problèmes est d’autant plus frustrant pour le consommateur, car de son point de vue, cette opération est censée être des plus simples. Il devrait seulement suffire de prélever le montant de son achat sur son compte bancaire.
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L’authentification est désormais obligatoire
En réalité, le paiement en ligne suit un processus complexe. Trois intervenants sont impliqués, à savoir la banque du consommateur, un prestataire de paiements et l’entreprise gérant la carte visa classique. Ces trois acteurs doivent s’accorder pour autoriser le paiement en ligne, et c’est là que le bât blesse. Des problèmes techniques peuvent survenir pour en arriver au message d’erreur.
Et l’initiative prise par l’Autorité bancaire européenne en début de l’année ne semble pas arranger les choses. Elle semble, en effet, complexifier davantage le processus de paiements en ligne. Il convient de préciser que la deuxième directive sur les services de paiements en ligne (DSP2) rend désormais obligatoire l’authentification lors des rétributions en ligne, alors qu’elle n’était jusqu’ici que recommandée.
En outre pour éviter les éventuelles fraudes, l’acheteur devra confirmer son identité au moment du paiement via un mot de passe que lui seul connait, via son empreinte digitale ou encore par le biais d’une reconnaissance faciale ou vocale. Certes, cela permet d’enrayer les tentatives de falsifications, mais ces étapes supplémentaires risquent de rendre plus fréquents les messages d’erreur.
La solution pour simplifier le processus
Avec ce renforcement du processus de rétribution en ligne, les vendeurs opérant sur la toile redoutent que la transaction prenne plus de temps et que cela agace les potentiels acheteurs. En conséquence de quoi, ces derniers pourraient se rétracter. De nombreuses entreprises essaient néanmoins de trouver des solutions visant à simplifier les opérations tout en se conformant aux mesures de sécurité imposées par l’Autorité bancaire européenne.
C’est notamment le cas de la société parisienne Fintecture. À son cofondateur Reda Charai d’expliquer le concept développé par ses collaborateurs :
Au moment de régler ses achats sur Internet, le consommateur va sélectionner « payer par virement instantané » donc il ne va pas utiliser la carte bleue. Il va simplement choisir le logo de sa banque. L'argent va du compte de l'acheteur au compte du site web directement sans passer par personne. Il n'y a plus d'intermédiaire du tout.
Reda Charai
Comme il y a moins d’acteurs impliqués, contrairement au paiement par carte bleue, il y a donc beaucoup moins de risques que des dysfonctionnements surviennent au moment de conclure la transaction.