Le remodelage de N26 est un vrai chantier
La suppression de l’offre bancaire gratuite est une tendance qui se propage dans toute l’Europe, même en France. Nombre de succursales ont annoncé la fin prochaine de cette gratuité dans leur établissement. La dernière en date ? N26. En effet, la banque de dernière génération allemande va lancer une nouvelle option payante qui éclipsera sans doute celle à zéro frais.
Ouvrir un compte bancaire gratuit semble actuellement utopique. De plus en plus de banques veulent se débarrasser de cette image, dont les impacts financiers ne sont pas des moindres. C’est bien le cas de Ma French Bank et Fortuneo que N26 va suivre les pas très prochainement. Il faut dire que la pandémie du covid-19 a mis à nu les failles du modèle économique des néobanques alors qu’elles misaient sur l’augmentation de leur base client.
À savoir, leur principal axe de revenu était les commissions tirées pour chaque transaction effectuée avec leurs cartes bancaires. Or qu’avec la conjoncture actuelle, celles-ci ont drastiquement chuté, causant de lourdes pertes pour les banques 2.0. Certaines d’entre elles ont même dû déposer le bilan.
Je compare les offres bancaires
Une transition logique
Les néobanques étaient en plein essor, ces derniers temps. Mais leur ascension semble avoir été stoppée nette par la pandémie du covid-19. Cette crise a mis en lumière la nécessité de développer une autre source de revenus et de ne plus se reposer uniquement sur les commissions découlant des transactions par carte. En outre, la priorité n’est plus d’attirer le plus de clients possible, mais plutôt de monétiser les services proposés sans pour autant appliquer un tarif exorbitant.
Toujours est-il que pour certains professionnels du secteur, la fin de cette gratuité est une étape logique, bien qu’accélérée par la crise. Les banques de dernière génération, à leur création, se devaient de séduire autant de sociétaires possibles afin d’attirer les investisseurs.
Cette phase terminée, l’on introduit progressivement les offres payantes tout en essayant de ne pas faire fuir les clients actuels. C’est une théorie qui se défend, aux banques de rétorquer toutefois qu’il n’en est rien et qu’il s’agit seulement d’une mise à jour nécessaire face à la crise.
À l’instar de bon nombre de ses prédécesseurs, N26 va mettre fin à son offre gratuite, et pour convaincre ses cibles de souscrire à celle payante, l’enseigne va retirer sa carte de débit physique de la première. En réponse à cela, au président de la néobanque allemande en France d’indiquer :
Certains ne veulent plus avoir de carte et la crise du coronavirus a accéléré cette tendance.
Je compare les offres bancaires
Un vrai chantier
N26 entend imposer son offre « Smart », tarifée à 4,90 euros par mois. Pour ce faire, elle a développé de nouvelles fonctionnalités. L’une d’elles consiste à arrondir les paiements. Par exemple, pour l’achat d’un produit à 9,90 euros, 10 euros seront retirés du compte de l’usager, les 10 centimes seront versés à un sous-compte lui permettant d’épargner au fil de ses emplettes.
En souscrivant à Smart, le client pourra aussi contacter le service client par téléphone en cas de besoin. À noter que ce service ne sera pas disponible sur l’option standard (celle à frais zéro). Toutefois, retirer l’assistance téléphonique pour les souscripteurs à l’offre gratuite laisse perplexes les professionnels du secteur.
Ces derniers indiquent que N26 « force » quelque peu sa clientèle à adhérer à Smart en supprimant ce service. Ce dernier est pourtant primordial pour les clients bancaires pour les aider à se confronter aux éventuels problèmes liés à leur compte.
Néanmoins, les adhérents à l’offre standard peuvent toujours commander une carte physique, moyennant de 10 euros. Autant dire que le remodelage de N26 est encore un vaste chantier, il faudra patienter jusqu’à l’année prochaine pour voir de quoi il va en advenir.