Le volume de billets de banque en circulation atteint un niveau historique
Avec le développement des paiements électroniques, nombreux ont prévu la fin du cash. Or, suivant les données actuelles, celui-ci pourrait encore durer longtemps. Dans cette perspective, le volume d’argent liquide en circulation aujourd’hui est plus important qu’auparavant. Une conséquence de l’environnement bas des taux d’intérêt et du renforcement du rôle de l’euro à l’étranger selon les experts.
Au cours de l’année dernière, la demande d’espèces en euros a connu une augmentation de 11 % comparée à 2019. À ce titre, elle a atteint un niveau record pour s’établir à 1 435 milliards d’euros. Les données montrent pourtant qu’environ un tiers des billets en circulation se sont trouvés thésaurisés pour différentes raisons.
Les ménages conservent notamment leur cash hors de leur compte bancaire, et ce, non pas en vue d’une quelconque transaction. La réminiscence de la crise financière de 2008 en est une cause, selon Philippe Ledent, économiste chez ING. En outre, la pandémie de coronavirus a également son influence.
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Une résultante des faibles taux d’intérêt
Concernant le volume de cash mis en circulation dans la zone euro, deux grandes raisons expliquent sa hausse permanente. On cite la chute des taux d’intérêt au cours de ces dernières années. Philippe Ledent souligne que sur les marchés financiers, les acteurs sont même victimes de taux négatifs. Ce qui, selon l’économiste, veut dire que :
Le coût de détenir des billets, ce coût de la détention de monnaie cash est de plus en plus faible puisque le taux d’intérêt que l’on manque en gardant du cash est de plus en plus faible.
Philippe Ledent
Sur ce point, il ajoute que lorsque les taux ont chuté en dessous de 0 % à partir de 2014, on a assisté à :
Un phénomène croissant de demande de billets pour simplement conserver de l’épargne sous forme de billets.
Une remarque valable chez les particuliers, mais également au niveau des professionnels.
Une conséquence de l’importance de l’euro à l’international
L’augmentation du flot des billets en circulation s’explique également par la demande accrue à l’étranger, c’est-à-dire en dehors de la zone euro. À titre indicatif, plus de 30 % des euros que la Banque centrale européenne a émis se situent dans ces localités. Ce qui représente à peu près 341 milliards d’euros, soit environ le double de la valeur enregistrée en 2016.
Selon Philippe Ledent, cela traduit la légère consolidation du rôle que joue l’euro à l’international. Ce qui est surtout constaté en termes de bien de l’épargne ou des transactions. D’après l’économiste au sein de la banque ING, le phénomène est courant dans plusieurs pays avec le dollar. Selon ses termes :
Quiconque voyage préfère toujours avoir quelques dollars avec lui, mais il y a manifestement une certaine augmentation de la demande d’euros également.
Philippe Ledent
Ces deux monnaies ont en effet une grande importance dans certains États où la devise nationale s’avère plus volatile ou moins forte.