Monnaie numérique : les banques centrales pourraient se retrouver en situation de monopole
Pour les banques centrales, l’insolent succès des cryptomonnaies est problématique. Leur souveraineté monétaire est aujourd’hui menacée par ces initiatives privées et elles tentent de contrer ce phénomène en lançant leur propre monnaie virtuelle. Et ceci vaut aussi bien pour la version digitale de l’euro que celle des autres monnaies, comme la couronne suédoise. Sauf que, malgré les multiples annonces faites à ce sujet, leur projet tarde à voir le jour. Un retard à l’allumage que les observateurs ont bien du mal à comprendre.
Entre menaces et opportunités
Ces dernières années, les cryptomonnaies ont fortement fait parler d’elles, même si elles sont très loin de faire l’unanimité. Pour certains, celles-ci représentent une avancée majeure et une opportunité à saisir. Pour d’autres, elles constituent une menace, car elles encourageraient les fraudes et le blanchiment d’argent.
Mais plus que la réputation sulfureuse de ces cryptomonnaies ou encore les failles qu’elles pourraient avoir, l’idée même de créer des versions numériques des devises existantes peine à convaincre. La Banque de Norvège, par exemple, n’hésite pas à manifester ouvertement ses doutes quant à la pertinence d’un tel projet.
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Une mainmise de la BCE
Pour le lancement de son « e-krona », un projet de monnaie digitale du gouvernement suédois, ce dernier s’est initialement fixé comme date butoir l’année 2018. Mais après moult hésitations et incertitudes, il s’est accordé un temps de réflexion et pense pouvoir concrétiser le projet d’ici 2022.
Cependant, les observateurs n’écartent pas l’hypothèse d’un nouveau report à la date venue, tant les interrogations autour de cette monnaie et de la manière de la gérer sont aujourd’hui sans réponse.
Important Si un euro numérique devait voir le jour et que sa gestion était exclusivement confiée à la BCE (Banque Centrale Européenne), cela risquerait de pénaliser lourdement les banques commerciales actuelles. Ces dernières pourraient même de mettre définitivement la clé sous la porte parce qu’elles seraient tombées en désuétude.
En effet, bien qu’il ne soit pas encore question d’une disparition totale du cash, de plus en plus d’entreprises et de particuliers préfèreront détenir des cryptoactifs sur leur compte bancaire. Ceci impliquerait que toutes les transactions seront enregistrées sur un même blockchain, dont la BCE aura le monopole.