La compétitivité des offres des néobanques
À l’heure actuelle, les solutions bancaires alternatives aux offres des enseignes traditionnelles se multiplient. Outre les formules proposées par les banques en ligne (Boursorama, ING Direct ou Hello Bank! par exemple), de nouvelles offres arrivent sur le marché. Il s’agit des solutions déployées par les FinTechs et par les acteurs non bancaires, désignées ensemble sous le nom de "néobanques". Une analyse révèle que les services proposés par ces banques « nouvelle génération » sont moins onéreux que ceux des établissements traditionnels mais plus chers que ceux des enseignes en ligne. Gros plan sur ces nouvelles offres.
Initialement spécialisée dans la publication de contenu pour Minitel, Audiotel et Internet puis reconvertie en FinTech, BD Multimédia lance aujourd’hui son service de paiement. Baptisée "Toneo First", la solution se concrétise sous la forme d’une carte bancaire prépayée distribuée dans les bureaux de tabac.
La nouvelle formule de BD Multimédia vient ainsi renforcer les solutions bancaires alternatives aux banques traditionnelles, notamment l’offre de la Financière des Paiements Électroniques (le Compte Nickel, près de 700 000 clients en France), celle de la banque allemande 100% mobile N26, celle de Morning (un compte de paiement) et celle de Carrefour (C-Zam).
Le journal Capital s’est intéressé à la compétitivité de ces 5 offres. C’est ainsi qu’il décide de réaliser un comparatif de la plus-value que ces solutions apportent à un client-type qui n’utilise son compte que de façon basique. Ci-après les résultats de l’étude.
Je compare les offres bancaires
Néobanques vs banques traditionnelles
Le comparatif révèle en premier lieu que l’offre de BD Multimédia est hors concours. Pour échapper aux frais onéreux sur chaque opération avec la carte prépayée, l’usager doit souscrire l’offre Zen qui est facturée à 60 euros annuel. Sans oublier qu’à partir du troisième retrait sur le mois, l’établissement pratique une ponction. L’étude indique que pour le profil étudié, Toneo First coûte 205 euros par an, ce qui est deux fois plus cher que le coût moyen des banques traditionnelles.
Pour ce qui est des 4 offres restantes, elles s’avèrent moins chères que celles des établissements classiques. La facture annuelle est évaluée à 86 euros chez le Compte Nickel, à 84 euros du côté de Morning, à 55 euros chez Carrefour et le montant descend même à 30 euros chez N26.
Ces 4 solutions font essentiellement la différence grâce à leurs frais de tenue de compte ou de cotisation annuelle réduits. Il faut par contre noter que par rapport aux banques traditionnelles, les établissements qui proposent ces services facturent plus fréquemment les retraits d’espèces (à chaque retrait chez la FPE, dès le troisième retrait du mois chez Morning et à partir du sixième du côté de N26). En optant pour ces offres au détriment des solutions traditionnelles, les usagers peuvent au final réaliser une économie de 26 à 74%.
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Néobanques vs banques en ligne
Il est important de souligner qu’il convient d’être vigilant sur certaines spécificités présentées par ces alternatives aux banques classiques.
C’est le cas notamment du Compte Nickel qui, en plus de facturer les retraits, prélève aussi des frais sur les dépôts effectués chez un buraliste. Du côté de N26, les usagers âgés de plus de 26 ans se voient prélever 8,7 euros par trimestre si au cours des 3 derniers mois, ils n’ont pas réalisé au moins 9 achats.
Autre constat négatif : les offres de ces néobanques sont loin d’être complètes, notamment en matière de service. Elles ne proposent par exemple ni produits d’épargne ni produits de crédit et encore moins de découvert, que leur statut d'établissement de paiement leur interdit d'octroyer.
Pour ce qui est des cartes distribuées, seule N26 offre un modèle classique à débit immédiat. Les autres établissements déploient une carte à autorisation systématique qui peut être refusée pour les péages et les parkings...mais qui présente l'avantage de ne pas entraîner d'incidents de paiement pour les plus fragiles!
Enfin, en croisant les résultats de l’étude à ceux du comparatif banque en ligne de meilleurebanque.com, les offres des néobanques sont plus chères que celles des banques numériques. La quasi-totalité des services de base des banques en ligne sont en effet proposés gratuitement. Ces dernières ne prélèvent des frais que sur les retraits et paiements réalisés hors zone euro.
Au final, la facture annuelle chez les établissements numériques (14 euros) est au minimum deux fois moins chère que celle des néobanques.
Il faut toutefois préciser que contrairement à ces dernières, les banques en ligne appliquent certaines conditions de revenus et de montants minimums, qu'il faut dans certains cas placer sur le compte, en contrepartie de l’octroi des divers avantages qu’elles offrent. Pour toutes les personnes ne disposant pas de ces revenus minimums, les néobanques deviennent des alternatives intéressantes aux banques en ligne comme aux banques traditionnelles.