Le Sénat souhaite renforcer davantage l’accès aux services bancaires
Procédure de droit au compte, offre bancaire sur mesure destinée aux particuliers en situation de précarité financière, ouverture d’un Livret A à toute personne qui en fait la demande… Autant de dispositifs établis pour assurer l’accès du grand public aux services financiers. Ces dispositifs présentent toutefois certaines lacunes que l’État souhaite combler. Tour d’horizon !
Bien qu’ils soient nombreux, les dispositifs destinés à renforcer l’inclusion financière n’apportent pas les résultats entendus selon les experts. À l’occasion de la restitution d’une enquête sur l’accessibilité bancaire réalisée par la Cour des comptes devant la commission des finances du Sénat, Monique Saliou, conseiller maître de l’institution affirme que
ces dispositifs manquent parfois de clarté et de visibilité pour leurs bénéficiaires, c’est le cas en particulier du dispositif de droit au compte.
Monique Saliou.
Elle renchérit que
l’utilisation du Livret A semble traduire avant tout un besoin d’aller au guichet bancaire.
C’est ainsi que Monique Saliou s’interroge si « la mission d’accessibilité bancaire ne pouvait pas être réorientée autour de cela ».
Précarité financière et exclusion numérique
Ayant participé au débat sur le sujet au Sénat, la Banque Postale et BNP Paribas, qui a racheté le compte Nickel en avril dernier, ont expliqué l’étroite relation qui existe entre l’exclusion digitale et l’exclusion financière.
Rémy Weber, PDG de la Banque Postale, indique :
ces deux problématiques vont être de plus en plus associées, nous avons fait une enquête qui révèle que 27 à 28% des clients réguliers des bureaux de Poste sont complètement démunis face au numérique.
Rémy Weber.
Vers une rénovation de l’accessibilité bancaire
Au vu de ces remarques, la commission des finances du Sénat désire anticiper le réexamen de la mission d’accessibilité bancaire confiée à la Banque Postale.
Rappelons que l’État a investi la filiale bancaire de la Poste d’une mission de service public dans les secteurs de la finance et de l’assurance en imposant celle-ci de proposer au plus grand nombre des produits et services adaptés à leur situation. Elle doit notamment proposer aux consommateurs le
Livret A pour que ces derniers puissent y effectuer gratuitement des opérations de dépôts et de retraits à partir de 1,5 euro.
Dans un communiqué, Michèle André, présidente de la commission des finances du Sénat indique alors :
dans le prolongement des analyses de la Cour des comptes, je demande que soit étudiée la possibilité que cette mission soit fondée sur l’accès physique à un guichet financier plutôt que sur le Livret A.
Michèle André.
Pour ce qui est de la procédure de droit au compte, il est attendu que de mesures soient prises pour que le dispositif gagne en clarté et en visibilité.