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Le maire de Rouvres-en-Plaine avait un projet, celui de rouvrir la boulangerie de sa commune. Et pour le mener à bien, il a transmis des demandes de prêts auprès de plusieurs banques, mais à chaque fois il se heurte à un refus. À certains observateurs de se demander si les établissements bancaires sont devenus plus sélectifs aujourd’hui.
Rouvres-en-Plaine est une petite commune française située dans le département de la Côte d'Or. Son maire, Hubert Sauvain, a souscrit à un crédit auprès d’une enseigne bancaire de sa région pour remettre sur les rails la boulangerie de sa commune, mais sa demande de financement n’a pas abouti. Il a alors décidé de changer de banque prêteuse, avec l’espoir que celle-ci accède à sa requête, mais en vain. Ce qui n’a pas découragé le maire, réitérant l’expérience auprès d’un autre établissement bancaire et essuyant le même refus.
Ces rejets successifs sous-entendraient que les banques sont aujourd’hui plus frileuses pour accorder un prêt, surtout s’il s’agit d’un crédit immobilier.
Cela fait maintenant trois ans qu’il n’y a plus de boulangerie à Rouvres-en-Plaine. Le maire multiplie pourtant les demandes auprès des banques pour qu’elles lui accordent un prêt à hauteur de 30 000 euros afin d’en rouvrir une dans cette petite commune de 1 200 habitants. Mais les unes après les autres, ses requêtes de financement ont été réfutées par les établissements bancaires. À l’élu public de Rouvres-en-Plaine d’énumérer ces enseignes :
Il y en a eu plusieurs. Pour peu que je me souvienne, il y a le Crédit Lyonnais, la Caisse d'Épargne, le Crédit Agricole.
Hubert Sauvain
Quant à la raison de ces refus, Hubert Sauvain avance une hypothèse :
Pour les banques, c'est une création d'entreprise parce qu'il n'y a pas d'antériorité. Donc ils sont frileux.
Hubert Sauvain
Il faut dire que la Banque de France a encouragé à demi-mot les enseignes financières à faire preuve de plus de prudence. D’ailleurs, à partir de l’été prochain, les banques vont serrer davantage le vis sur l’accès aux crédits immobiliers, suite à une recommandation du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). À cette institution d’indiquer que le but n’étant en aucune façon de pénaliser les consommateurs. Bien au contraire, il s’agit de les protéger en minimisant les risques qu’ils ne s’endettent encore plus.
Au vu des refus successifs auxquels s’est heurté le maire de Rouvres-en-Plaine, il semblerait que les banques sont plus regardantes. Toutefois, il est plus facile d’obtenir un prêt pour le moment, selon un banquier dijonnais qui a tenu à rester anonyme.
Ce dernier soutient d’ailleurs le fait qu’il n’a refusé aucune demande de prêt. Il rajoute même avoir récemment accordé un crédit pour un évènement culturel, alors que ce secteur est à l’heure actuelle à l’arrêt, ce qui veut dire que les garanties de remboursement sont maigres.
Les propos de ce banquier anonyme sont corroborés par une enquête menée auprès des Dijonnais. En effet, les personnes interrogées indiquent n’avoir rencontré aucun désagrément à obtenir un crédit ces derniers temps. Quoiqu’il faille reconnaitre que l’accès à un prêt va plus difficile dans les mois à venir.
On ne peut pas reprocher aux banques de se montrer prudentes. Elles ont accordé des prêts garantis par l’État (PGE) à de nombreuses entreprises françaises l’année dernière pour les aider à se relancer. Et alors que l’échéance de remboursement de ces crédits se rapproche, bon nombre de ces débiteurs peinent à dégager des profits et à s’acquitter de leurs dettes. Une raison suffisante pour les banques de se montrer plus prudentes afin d’éviter d’engranger les impayés.
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