Les banques britanniques financent le double du CO2 émis par le Royaume-Uni
Greenpeace et WWF viennent de publier les résultats d’une étude portant sur les émissions des établissements financiers au Royaume-Uni. Les deux organisations envoient comme un signal d’alerte à ces derniers. Elles relèvent en effet un taux d’émission conséquent, qui dépasse même celui du pays. Les deux ONG s’attendent à des politiques plus efficaces pour le secteur financier britannique.
La City est un terme utilisé couramment pour désigner les établissements travaillant dans la finance au Royaume-Uni. Pour cause, la plupart d’entre eux ont installé leur siège social dans un quartier du même nom à Londres. Un endroit qui a intéressé les organisations écologiques Greenpeace et WWF.
Ces dernières cherchaient en particulier à connaître l’impact environnemental des activités menées par ces entreprises financières. Le résultat de l’étude est alarmant pour elles. Il montre en effet que ces sociétés financent le double des émissions de CO2 du Royaume-Uni. Elles appellent ainsi à des mesures plus strictes bien que leur constat ne fasse pas l’unanimité.
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Des entreprises accusées de greenwashing
Les deux ONG regrettent que la plupart des entreprises concernées peinent à respecter les engagements pris. Greenpeace et WWF évoquent même une politique de greenwashing. En effet, les banques avoueraient prendre des mesures en faveur de l’environnement. En réalité, aucune d’elles n’est appliquée.
Un constat qui n’est pas partagé par l’association UK Finance. Celle-ci s’est exprimée à travers sa porte-parole. Elle indique que les entreprises financières participent activement pour réduire leur empreinte carbone. Des actions qu’elles réaliseraient en collaboration avec la Banque d’Angleterre et le gouvernement britannique.
UK Finance rappelle dans ce cadre les objectifs énoncés à travers la Net Zero Banking Alliance. Il s’agit d’une association qui réunit les entreprises leaders du secteur financier. Elle est dirigée par l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney. Les membres se seraient montrés prêts à s’impliquer pour un secteur financier neutre en carbone d’ici 2050.
Emma Reynolds, en charge de l’organisation The City UK, reconnait que les défis à relever pour parvenir à la neutralité carbone sont nombreux. Elle assure toutefois que les acteurs de la finance ont conscience de leurs responsabilités.
D’ailleurs, des dispositifs auraient été mis en place afin de réduire l’impact environnemental. Elle cite comme exemple les obligations et les prêts verts. Ceux-ci permettraient d’investir le capital des clients qui souhaitent changer de banque et choisir des produits ayant un impact positif.
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Plus de 800 millions de tonnes de CO2 financés
WWF et Greenpeace ne sont cependant pas les premiers à attirer l’attention sur l’empreinte carbone des entreprises financières britanniques. Début mai, Reclaim Finance, une ONG environnementale, les accuse de préparer un plan de financement des hydrocarbures comme le charbon ou le pétrole.
D’autres enquêtes mettent également l’accent sur la hausse des financements octroyés par les banques d’envergure britanniques à destination des exploitants d’énergies fossiles. Et ce, sur la période de 2016 à 2020.
Le rapport de Greenpeace et WWF souligne qu’elles ont financé 805 millions de tonnes de CO2. Une quantité qui vaut 1,8 fois plus que le taux de CO2 émis par le Royaume-Uni.
Il indique que le taux d’émissions réel pour l’ensemble du secteur financier peut être encore plus important. En effet, le chiffre ne concernerait que les banques et les établissements d’actifs et ne tient pas compte du secteur de l’assurance.
Pour les deux ONG écologiques, l’encadrement des activités des banques et des entreprises financières est donc important. Il conditionnerait l’atteinte de l’objectif que le Royaume-Uni s’est fixé. Il est question d’arriver à une neutralité carbone à l’horizon 2050.