La plupart des banques digitales enregistrent un produit net bancaire peu élevé
À l’exception de la filiale d’Arkéa, les banques digitales peinent à assurer la rentabilité de leur business model au cours de l’année 2017, selon le superviseur bancaire en France. Paradoxalement, les ouvertures de comptes s’enchaînent auprès des Fintech et des banques en ligne. Qu’est-ce qui explique cette situation ?
4,4 millions d’usagers. Telle est la part de marché détenue par les banques à distance, selon l’organisme chargé de contrôler les activités bancaires et assurantielles. En dépit du fait que 6,5 % des Français utilisent les produits et les services des banques en ligne, le produit net bancaire que ces dernières dégagent ne leur satisfait guère.
D’ailleurs, l’ACPR demeure perplexe quant à l’aptitude des nouveaux arrivants à rentabiliser leur modèle d’affaire. Par exemple, la filiale d’un des plus anciens établissements bancaires de la place fait état d’un déficit de 48,8 millions d’euros, le produit net bancaire étant évalué à 161,5 millions d’euros.
30 % de parts de marché pour Fortuneo grâce au courtage en ligne
Étant le leader des placements accessibles en ligne, la filiale d’Arkéa enregistre actuellement 30 % de parts de marché. Celui qui dirige la banque en ligne indique que l’encours moyen par client s’établit à 30 000 euros, alors qu’il se chiffre à 18 000 euros chez la filiale de Société Générale. Toujours est-il que Fortuneo dégage des bénéfices de 9,3 millions d’euros, avec un produit net bancaire équivalent à 143 millions d’euros.
Avec seulement 3 % de clients inactifs et une grande part d’usagers (50 %) qui en font leur principale banque, le nouvel acteur a établi une stratégie à part entière :
- Optimisation des structures ;
- Construction d’une renommée autour de services lucratifs comme l’assurance-vie ;
- Investissement peu coûteux dans les campagnes marketing ;
- Conquête des clients aisés ;
- Instauration de processus automatisés.
Les primes d’ouverture constituent 24 % du produit net bancaire
Nombre de grands réseaux multiplient les souscriptions via leur banque digitale, afin d’éviter que la concurrence ne s’accapare la clientèle. Cette résolution s’accompagne d’une hausse du coût d’acquisition.
En effet, les primes à l’ouverture de compte totalisent 24 % du produit net bancaire. À cette hausse s’ajoute une politique tarifaire aguicheuse selon un consultant chez le cabinet de conseil Selenis. La guerre des tarifs à laquelle les acteurs se vouent peut se refléter dans les résultats indiqués par tout comparatif banque en ligne.
Si les banques digitales peinent à engranger des bénéfices, c’est aussi en raison de la faible marge acquise sur la distribution de produits d’équipement. Mais ce n’est pas tout.
La plupart des usagers font de la banque en ligne, un établissement secondaire, ce qui fait que le ratio d’usagers inactifs (14 %) est particulièrement significatif, comme l’indique le gendarme bancaire. Ainsi, le produit net bancaire de la filiale en ligne de la Banque verte s’établit à 34,8 millions d’euros et des pertes de 20,2 millions d’euros.