La tendance est à la hausse en ce qui concerne les politiques tarifaires des banques tricolores depuis 2012
En charge depuis 2012 de surveiller la politique des banques opérant dans l’Hexagone, le CCSF (Comité consultatif du secteur financier) a récemment rendu publics un rapport mettant en exergue l’évolution des politiques tarifaires adoptées par les acteurs financiers tricolores ces dernières années. L’occasion permettant de découvrir que dans ce domaine, la croissance est au rendez-vous.
La tendance est à la hausse en ce qui concerne les politiques tarifaires des banques tricolores depuis 2012. C’est le point culminant que l’on pourrait tirer du rapport annuel 2020 de l’Observatoire des tarifs bancaires du CCSF en charge de surveiller les stratégies adoptées par les opérateurs financiers dans ce domaine.
Et en y regardant de près, l’on constate qu’à l’exception de cartes de paiement internationales à débit différé évoluant à contre-courant, la majorité des services ont vu leurs frais bancaires progresser d’une manière significative pour certains et plus ou moins modérée pour d’autres une fois portée par différentes raisons.
Je compare les offres bancaires
La tendance est à la hausse pour la majorité des services
Comme susmentionnées, les cartes de paiement internationales à débit différé font figure d’exceptions en affichant une baisse de 4,75 % en ce qui concerne le prix moyen de la cotisation annuelle sur la période de 2012 à 2020. Pour les autres, la tendance est à la hausse en commençant par les cartes bancaires où le CCSF a détecté une croissance de :
- 9,4 % pour les cartes internationales à débit immédiat ;
- 2,85 % pour les cartes de paiement à autorisation systématique.
Viennent ensuite les virements effectués en agence affichant un accroissement de 18 % depuis 2012 avec une accélération particulière détectée à hauteur de 4,82 % entre décembre 2019 et début 2020.
Et en dernier lieu et non les moindres, les frais de tenue de compte qui se sont essentiellement fait remarquer étant donné que le prix moyen pondéré de cette ligne tarifaire a pratiquement explosé sur la période du 31 décembre 2012 au 5 janvier 2020 avec une augmentation de 163 %. Ce qui parait inquiétant, sauf que l’on pourrait se convaincre du contraire en prenant en compte une note de l’Observatoire précisant que :
À moins de 20 euros par an, les frais de tenue de compte restent assez peu onéreux. Si quelques établissements ont la main lourde (jusqu’à 71,80 euros par an), les deux tiers d’entre eux se situent dans une fourchette comprise entre 15 et 30 euros.
Je compare les offres bancaires
Une explication pour chaque croissance
Loin de se contenter de mesurer l’évolution des tarifs bancaires, le CCSF a aussi tenté d’apporter une explication pour chaque situation.
En ce qui concerne le recul observé auprès des cartes de débit différé, l’Observatoire a ainsi fait savoir que :
Depuis fin 2015, ces cartes qui permettent de reporter en fin de mois le débit effectif des paiements par carte, sont devenues plus rentables pour les banques que les autres, grâce à des niveaux de commissions plus élevées.
Pour les autres, cet organisme rattaché à Banque de France a essentiellement pointé du doigt :
- La stratégie du levier tarifaire pour les virements en agence en proposant des prix élevés pour les clients sollicitant les services des conseillers bancaires et la gratuité pour ceux qui acceptent de se débrouiller seuls ;
- L’intérêt des banques découvrant une manne financière à travers l’engouement des Français pour les cartes bancaires à débit immédiat.
- La généralisation de la facturation pour les frais de tenue de compte actif.
À noter qu’en ce qui concerne ce dernier point, les banques avaient pour habitude de faire profiter à leurs clients de la gratuité de ce service, sauf qu’avec cette généralisation, elles y ont découvert un outil permettant de compenser les pertes liées à l’évolution de la réglementation ou aux taux bas.