Le paiement mobile est envisageable pour contourner le plafond restreint du dispositif sans contact
Alors que la question sur les risques de contamination du Coronavirus via les billets de banque ou les pièces de monnaie se pose, et que l’OMS préconise les paiements sans contact, les consommateurs sont confrontés à une autre problématique : le plafonnement quelque peu restreint de ces derniers. Heureusement, d’autres alternatives peuvent être envisagées.
L’épidémie de Coronavirus est à l’origine de nombreuses paniques, outre celle afférente à la santé. Une crise fiduciaire a semblé pointer le bout de son nez. Et ce, à cause du volume important des flux d’argent en retrait enregistré, au risque d’une rupture d’approvisionnement.
Mais, au final, elle s’est avérée passagère. D’ailleurs, la Banque de France entend bien gérer la situation en mettant en place une cellule dédiée. Puis, le confinement a réduit nettement le commerce physique et, de fil en aiguille, amenuisé l’utilisation de cash.
Il s’agit également d’un impact de la promotion du moyen de paiement sans contact qui est d’ailleurs une mesure-barrière pour limiter la propagation du Covid-19. Pour autant, cette solution novatrice se trouve actuellement au cœur d’un débat pour le relèvement ou pas de son plafonnement.
Aucun risque de pénurie de liquidités
Face à la vague de panique suscitée par l’épidémie du Covid-19, les consommateurs sont passés par un retrait de masse de leur argent liquide quelques jours avant le début du confinement. Ce qui a conduit à une nette hausse des volumes – jusqu’à 20% - dans certains distributeurs automatiques de billets. Une affluence qui a créé, par la suite, un climat d’inquiétudes du fait d’une éventuelle rupture dans la chaine d’approvisionnement et dans les services.
Toujours est-il que la Banque de France a anticipé la menace en mettant en place une cellule de crise fiduciaire dès le mois de février. Banques, convoyeurs de fonds, commerçants se sont alors réunis pour trouver des issues. Bien que ces mesures se soient avérées inutiles, car la stabilité est revenue dès la mi-mars.
Le DG des services à l'économie et du réseau au sein de l’institution financière, Erick Lacourrège, s’est même montré optimiste sur la situation. D’après lui :
Il y a de fortes chances qu'il n'y en ait pas à l'avenir. Et même si les retraits devaient augmenter, il est possible que cela soit annulé par le fait que les paiements diminuent parce que les magasins sont fermés.
Erick Lacourrège.
D’ailleurs, dans le cadre de l’instauration des mesures-barrières contre le Coronavirus, l’OMS a mis en avant le paiement sans contact. Un avis que l’EBA (Autorité bancaire européenne) a appuyé en enjoignant les autorités nationales compétentes de 29 pays de l’Europe à réviser à la hausse le plafond de ce dernier (de 30 à 50 euros).
Il faut dire que celui-ci est assez limité – à 30 euros seulement. Pour autant, le changement ne sera pas prêt d’arriver. D’après Philippe Laulanie :
Cela nécessite des mises en production informatiques lourdes qu'il ne serait pas raisonnable d'activer en la circonstance.
Philippe Laulanie.
Le paiement mobile comme alternative
Pour pallier cette problématique tout en tenant compte des conseils de l’EBA concernant le respect des mesures sanitaires, il convient d’admettre que d’autres outils de paiement peuvent servir d’alternatives au dispositif susmentionné. Parmi elles, le paiement mobile commence à trouver sa place dans le commerce, ne serait-ce que d’observer l’engouement pour :
- Apple Pay ;
- Google Pay ;
- Samsung Pay ;
- LyfPay;
- Paylib.
Il s’agit de payer via un Smartphone après avoir dématérialisé sa carte bancaire. Dans ce cas, le plafond à tenir compte est celui de la carte même. À préciser que cette dernière doit être compatible avec l’un des wallet précité. Ce qui n’est pas forcément le cas pour certaines banques en ligne ou néobanques.
BforBank, ING Direct et Monabanq, par exemple, ne proposent pas encore ce type de service, tout comme Morning et Nickel. A contrario, avec Boursorama Banque et Max, il est possible d’accéder à Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay et Paylib. S’ensuivent :
- Fortuneo et la Fintech Lydia qui sont compatibles aux trois solutions Big Tech ;
- Bunq, N26, Orange Bank et Revolut à deux d’entre elles (Apple Pay et Google Pay) ;
- C-Zam, Ma Franch Bank et Monese à la solution d’Apple seulement ;
- Hello Bank ! à Apple Pay et Paylib.