Comment les banques comblent-elles le manque à gagner engendré par la crise ?
En ce moment, pour les établissements bancaires, soigner la rentabilité s’apparente à un parcours du combattant. Outre la politique des taux bas sur les crédits, ils ont dû faire face au gel des tarifs pendant l’année 2019. Puis, la crise sanitaire est arrivée, rognant encore plus leurs recettes. Quelles stratégies les différentes banques adoptent-elles pour remonter la pente ?
Pas d’emballement après la fin de la période de gel des tarifs
Petit retour en arrière. Afin d’accompagner le gouvernement dans la résolution de la crise des « Gilets jaunes », les établissements bancaires ont fait la promesse – sans qu’aucun décret ne soit venu les y contraindre – de geler leurs tarifs, au moins jusqu’à la fin de l’année 2019.
Une fois la période de grâce écoulée, d’aucuns pensaient que les frais bancaires allaient flamber puisque les banques étaient dans la nécessité d’équilibrer leurs comptes. Mais le scénario tant redouté ne s’est finalement pas produit.
En effet, plutôt que de pénaliser davantage leurs clients, les banques ont trouvé plus judicieux de les fidéliser et de maintenir les frais à un niveau quasi stationnaire. La concurrence représente, en effet, une autre menace réelle et tout doit être mis en œuvre pour ne pas la favoriser.
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Un courrier qui coûte cher
Toutefois, certaines banques ont opéré des hausses plus ou moins importantes, tout en s’arrangeant pour que celles-ci passent inaperçues. La crise sanitaire a, en effet, aggravé leur situation financière, à tel point qu’elles ne pouvaient plus se permettre de rester dans l’inaction.
Important Tout en laissant les tarifs des produits de base inchangés, elles se sont rattrapées sur des services moins courants, avec une majoration des frais pouvant parfois atteindre +50 % ou plus.
L’exemple le plus parlant est la lettre recommandée reçue par un client lui signifiant un dépassement de découvert autorisé. Le frais relatif à cet incident bancaire faisant désormais l’objet d’un plafonnement (8 euros), les banques ont encore la mainmise sur le frais d’envoi.
La hausse la plus spectaculaire est à mettre à l’actif de la Caisse d’épargne Bourgogne-Franche-Comté, avec un frais d’envoi majoré de +50 %. Mais avec 7,50 euros (après majoration), ce tarif reste en dessous de la moyenne qui est de 9,8 euros (une progression de +1,5 % par rapport à l’an passé).
Chez certaines agences du Crédit Agricole, le tarif pour l’envoi de ce courrier recommandé dépasse les 14 euros.
D’autres services ont fait l’objet d’une revue à la hausse, tels que l’envoi de chéquier en lettre recommandée qui a vu son tarif bondir de +5 % pour atteindre en moyenne 7 euros.
Comme il s’agit d’une moyenne, les augmentations ne sont pas de la même ampleur pour les différents établissements. La Caisse d’épargne Bretagne Pays de Loire se distingue en opérant une hausse de +32 %.