L’application Bankin’ se lance dans le coaching financier
La Fintech Bankin’, bien connue pour son application de gestion de son argent, lance une levée de fonds de 20 millions d’euros pour financer sa croissance. En plus de développer son offre B2B, elle prépare à sa clientèle B2C un véritable coach budgétaire. Comptant près de 3 millions d’utilisateurs actuellement, elle espère ainsi en conquérir le triple d’ici trois ans et prévoit de recruter une vingtaine de collaborateurs d’ici la fin de l’année.
Probable entrée du groupe Casino au capital de Bankin’
Depuis sa création en 2011, Bankin’ a réalisé plusieurs tours de tables qui lui ont permis de réunir 8,4 millions d’euros. Cette fois, l’augmentation de capital s’élève à 20 millions d’euros et bien que l’information n’ait pas été confirmée, les rumeurs indiquent que le groupe Casino sera le prochain actionnaire.
Selon le site Mind Fintech, pour le groupe de distribution, le rapprochement avec un acteur de l’univers du paiement est stratégique à l’heure où cet aspect devient un facteur de sélection et de fidélité à un fournisseur de biens ou de services. De plus, l’application permet des virements instantanés, dans un contexte d’essor rapide de l’instant payment.
Pour preuve, Casino a précédemment conclu un partenariat avec l’application Lydia par le biais de ses magasins Franprix. Avec le groupe Crédit Mutuel CIC, il a lancé Banque Casino, une entité spécialisée dans les moyens de paiement pour les vendeurs et acheteurs en ligne.
Il détient également 5 % de l’application de paiement Lyf Pay, aux côtés notamment de banques et de grandes enseignes de distribution. Enfin, il collabore avec Natixis Payment, filiale du groupe BPCE, sur la création d’un e-wallet destiné aux plateformes commerçantes, comme Cdiscount, dont il est propriétaire.
Projet de transformation en coach budgétaire personnel
Bankin’ entend pour sa part cesser d’être catégorisé comme un simple agrégateur de comptes bancaires et veut se positionner comme un coach budgétaire.
Grâce à de nouveaux algorithmes intelligents, l’application émet des suggestions personnalisées aux clients en fonction de leur situation financière. Il peut s’agir d’une renégociation d’emprunt immobilier ou d’assurance de crédit, d’une proposition de solution d’épargne ou de souscription à un produit financier, etc.
À cette fonctionnalité automatique baptisée « Opportunités » s’ajoute l’accompagnement d’une équipe de dix conseillers humains, qui répondent aux questions des utilisateurs via le tchat intégré à l’outil. Pour tous ces services, les utilisateurs ne débourseront pas un euro.
Pour se rémunérer, Bankin’ prévoit de prélever une commission auprès du courtier ou de l’établissement auprès duquel le client signe son contrat. La startup parisienne projette à moyen terme d’étendre le système aux autres gros postes de dépenses courantes des ménages, dont l’énergie, la téléphonie et internet, l’assurance...
L’offre de Bankin’ ne se limite pas au grand public. Les professionnels ont accès à différentes fonctionnalités sous la marque Bridge.
Via des captures de données d’écran ou des API, elle récupère des informations, les nettoie et les enrichit, permettant aux établissements bancaires et financiers d’automatiser certaines tâches.
Son objectif est de devenir la référence de l’open banking, passer au cours des trois prochaines années de 2,9 à 10 millions d’utilisateurs et faire progresser son chiffre d’affaires de 200 %. Pour réaliser tous ces projets, et soutenir son expansion en Europe, 20 recrutements sont au programme avant fin 2019, ce qui portera ses effectifs à 70 personnes.