Orange Bank entend continuer son expansion
Enregistrant quelque 550 000 sociétaires en France, en l’espace de trois ans d’existence, grâce à son offre digitale et sa politique innovante, Orange Bank est toutefois encore loin de son seuil de rentabilité. Mais en dépit de son malheureux bilan, la néobanque entend se lancer sur le marché d’autres pays, notamment en Espagne et en Côte d’Ivoire.
Lancé il y a de cela trois ans, Orange Bank peine à être rentable, et le bilan commence à s’alourdir. Une situation qui coûte cher à son actionnaire principal. Toujours est-il que l’opérateur Télécoms Orange reste tout de même confiant quant à son investissement, même si sa filiale bancaire se doit d’être recapitalisée chaque année. D’autant que dans les classements établis lors d’une comparaison néobanque, l’enseigne digitale se trouve à la troisième place, juste derrière Boursorama et Nickel.
De plus, elle se met au défi de conquérir le marché international, en lançant son offre sur d’autres territoires. Et ce, à l’heure où il semble que la priorité de la banque mobile devrait être de trouver rapidement un équilibre financier.
Se lancer à l’assaut d’autres marchés
À l’heure actuelle, Orange Bank affiche un bilan mitigé en France. Toutefois, la banque digitale ne désespère pas, elle s’est fixé comme objectif de rattraper ses concurrents et ambitionne même d’étendre ses activités partout en Europe.
D’ailleurs, elle s’est déjà lancée à l’assaut du marché espagnol, cela explique notamment le financement à hauteur de 89 millions d’euros du premier semestre 2020, mobilisé par Orange, son actionnaire majoritaire.
L’enseigne entend mener à bien son expansion, même si pour cela elle doit de nouveau être recapitalisée. À son directeur, Paul de Leusse, d’indiquer :
Nous aurons besoin d'argent pour assurer les investissements nécessaires à la poursuite de notre développement et de notre croissance.
Paul de Leusse.
Outre le marché européen, Orange Bank compte aussi s’implanter sur le continent africain où elle mise sur la notoriété de sa maison mère et de sa solution de paiement Orange money pour séduire des souscripteurs. La première offensive a été lancée en Côte d’Ivoire l’été dernier, et d’ici l’année prochaine, la banque mobile entend réitérer l’opération au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso.
L’expansion, une bonne idée ?
Il convient toutefois d’admettre que c’est dans une entreprise périlleuse que s’est lancée Orange Bank. Et comme l’indiquent les professionnels du secteur, étendre les activités d’une néobanque dans un nouveau pays nécessite un investissement conséquent.
Force est pourtant de constater que le bilan financier de la banque 100% numérique n’est pas franchement fameux dans l’Hexagone. Ne serait-ce que de citer son produit net bancaire qui ne s’élève qu’à 34 millions d’euros en dépit d’une perte en baisse de 1% sur trois trimestres (allant de 101 à 87 millions d'euros). Mais à son patron d’indiquer :
Nos charges se réduisent chaque année, alors que nos revenus augmentent.
Paul de Leusse.
Il a également rétorqué que cette conquête internationale promet d’être moins couteuse que l’on ne l’imagine. Paul de Leusse souligne que sa société se concentre depuis 2019 sur les clients « à valeur ajoutée », une stratégie qui d’après lui s’est avérée payante. Il a déclaré que :
Nos coûts d'acquisition par client bancaire ont baissé de 22 % en deux ans, grâce à notre notoriété et à la baisse de nos primes d'acquisition. En parallèle, la part de clients bancaires souscrivant une offre payante est passée de 15 % à 75 %.
Paul de Leusse.
Orange Bank est donc bien déterminé à entamer son expansion malgré son bilan mitigé, pour autant arrivera-t-elle à la mener à bien sans y laisser des plumes ?
