Les banques parviennent difficilement à rivaliser avec les Fintech
Depuis plus de 10 ans, les Fintech s’imposent dans le secteur financier, surpassant les banques dans de nombreux domaines. Bien que les enseignes bancaires disposent du budget et des ressources nécessaires pour intéresser le public, elles ont de plus en plus de retard face aux acteurs non-bancaires. Les nombreuses restrictions dont elles font l’objet sont à l’origine du décalage.
En l’espace de quelques années, les investissements réalisés dans les Fintech sont passés de 3 milliards de dollars à plus de 27 milliards de dollars. Cet engouement a entraîné de nombreux bouleversements dans le secteur bancaire, notamment dans les investissements, les prêts et les paiements à l’international ou entre particuliers.
Dans la course à l’innovation des produits et des offres bancaires, les jeunes pousses investies dans la technologie financière surpassent les banques.
Ces dernières essaient de rattraper leur retard en adoptant de nombreuses mesures, notamment le rachat de structures plus agiles. Pourtant, Pierre-Antoine Dusoulier, fondateur d'iBanFirst, indique que cela n’améliorera pas la situation.
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Les banques ne sont pas assez engagées dans la transformation digitale
Les banques investissent peu dans leur transformation digitale. Les chiffres révèlent qu’en 2018, les établissements américains (pourtant reconnus pour leurs produits novateurs) n’y ont consacré que 5 % de leur budget. À l’inverse, leurs concurrents non-bancaires ont mobilisé au moins 9 % de leurs avoirs pour la transformation numérique.
Cela dit, en France, 64 % des établissements ont offert à leurs clients la possibilité d’ouvrir un compte en ligne l’année dernière. La moitié d’entre eux ont permis à leur usager de souscrire un crédit via Internet. Afin de se démarquer des acteurs non-bancaires, ils ont même lancé des projets ambitieux, investissant notamment dans des start-up financières. Mais ces mesures s’avèrent insuffisantes.
Les rapports conflictuels entre les banques traditionnelles et l’innovation proviennent aussi de leur statut. Ces dernières privilégient l’ordre et la stabilité, s’attendant à ce que leurs employés respectent les rôles établis. Toutefois, cette attitude est contre-productive et ne laisse pas de place à l’innovation ; ce qui explique que les structures financières soient dépassées par les Fintech.
Les règlementations desservent les banques
La popularisation des Fintech a commencé en 2008. Les services financiers alternatifs et leurs différents produits comme le service de banque à distance sont plus attractifs que ceux des établissements financiers traditionnels. D’ailleurs, le renforcement des normes régissant les enseignes bancaires a éloigné de nombreux clients.
Actuellement, les banques sont soumises à de nombreuses contraintes, notamment en matière de conformité et de traçabilité. Elles ont en l’occurrence l’obligation de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Les établissements doivent pourtant mettre en place des systèmes propices aux différentes pratiques réglementaires, ce qui représente un investissement non négligeable.
Ces dépenses les empêchent donc de se concentrer sur le développement et l’innovation de leurs services. De plus, tout manquement à la législation entraîne de graves sanctions. En 2009, des banques ont dû payer des amendes de près de 350 milliards de dollars pour non-respect des normes.
En plus de ces règles, les autorités européennes et internationales ont lancé les directives DSP1 et DSP2. Ces dernières poussent les banques à partager leurs informations afin de faciliter la concurrence dans le secteur financier. Ce faisant, les établissements perdent leurs avantages face aux Fintech.