Juste après l’annonce du projet Libra, la BRI (Banque des règlements internationaux) a émis des réserves concernant l’entrée des Bigtech dans le domaine de la finance. La banque des banques centrales a toujours reconnu l’importance de la concurrence dans le secteur bancaire. Toutefois, il est indispensable de rester vigilant par rapport à l’impact de ce type d’initiative sur la stabilité financière.
En principe, la concurrence bancaire encourage l’innovation et implique des bienfaits sociétaux. Toutefois, elle incite les acteurs du secteur à prendre des risques pour augmenter ou maintenir leurs parts de marché.
Avec moins de concurrence en revanche, les banques deviennent plus profitables, se montrent plus prudentes et disposent ainsi d’une base solide. Elles préservent donc la stabilité financière.
Le débat se complique lorsque les Bigtech envisagent de se lancer dans la finance. En effet, contrairement aux Fintech qui se concentrent sur les services financiers, ces entreprises technologiques dépassent de loin le cadre du secteur bancaire. Ainsi, il serait inapproprié de les soumettre à la même régulation que les banques.
Les données bancaires sont insignifiantes par rapport aux informations dont disposent les Bigtech à travers le Big Data. En tout et pour tout, les banques n’ont accès qu’aux données transactionnelles, sous certaines conditions strictement réglementées.
Les Bigtech, en revanche, obtiennent chaque jour une immense quantité de données personnelles provenant des requêtes de recherche, des plateformes de e-commerce ou encore des réseaux sociaux.
En entrant dans le secteur des paiements, ces entreprises acquièrent des informations liant les individus avec les entreprises ou entre eux, avec tous les détails sur ce nouveau réseau d’interactions. Ces données seront utilisées pour du ciblage marketing, mais également pour de nouveaux services comme le credit scoring.
Les Bigtech auront ainsi la possibilité de :
Actuellement, les moteurs de recherche ont déjà ce potentiel. Toutefois, découvrir ces connexions requiert encore, pour l’instant, des recoupements de données supplémentaires.
En raison de la réglementation en vigueur, les banques n’ont pas le droit d’exploiter ces externalités (c'est-à-dire lier les données des autres plateformes aux informations bancaires). En effet, la plupart des législations en vigueur visent à séparer les activités bancaires des activités commerciales. De plus, les banques devraient surmonter les obstacles techniques liés à l’obsolescence de leurs systèmes.
Selon la BRI, les Bigtech seraient plus efficaces que les banques dans le credit scoring. Par ailleurs, la banque des banques centrales mesure l’apport sociétal de leur arrivée dans la finance, puisque les smartphones sont plus accessibles que les comptes bancaires.
Ces entreprises peuvent ainsi être bénéfiques pour les populations peu bancarisées, non éligibles à des emprunts (entreprises en milieu rural…). De plus, les Bigtech ont virtuellement des moyens de pression plus efficaces pour le remboursement des emprunts, par l’exclusion de la personne concernée de leur immense écosystème. Les banques, quant à elles, ont encore besoin de garanties, de collaborer avec des entreprises, etc.
En somme, les banques et les Bigtech disposent de forces et de ressources inégales. Ces dernières bénéficient d’un immense potentiel grâce à leurs technologies, à leurs bases de données et surtout au vide juridique actuel concernant leurs cas. Cette situation risque de nuire gravement aux banques et même aux Fintech.
Outre Libra (surnommée Facebook Coin), certaines Bigtech ont également développé des projets de banques en ligne, seuls ou en collaboration avec un établissement financier réputé. Dans tous les cas, elles ambitionnent clairement d’étendre leur activité dans l’univers de la finance.
Dans un sens, la diversification des Bigtech vers les services financiers était inévitable. En effet, elles se sont lancées sur le marché des paiements pour réduire la méfiance entre acheteurs et vendeurs en ligne. Leurs services se déclinaient sous deux formes. La première repose sur des systèmes classiques de tiers à l’instar des cartes de crédit (comme PayPal, Google Pay, Apple Pay…). La seconde est spécialement conçue par les Bigtech pour un usage en interne (services de type We Pay, Alipay, M-Pesa…).
Avec ces deux modèles, les Bigtech n’étaient pas encore intégrées au réseau de paiement interbancaire. Ainsi, elles dépendaient encore des banques. Même avec une solution propriétaire, elles avaient besoin de ces institutions financières pour effectuer les versements effectifs dans les transactions, alimenter en liquidité les comptes de leurs utilisateurs…
Les Bigtech ont progressivement pris conscience de leurs atouts dans le domaine de la finance à travers les paiements et les transactions transfrontalières. Elles ont avant tout développé ces services à la demande des utilisateurs, car les acteurs traditionnels étaient assez inefficaces. Leurs performances étaient discutables dans la durée des traitements, la vérification de la réception des fonds…
D’un autre côté, il est assez logique que les Bigtech du e-commerce se soient déjà essayées aux prêts aux particuliers ou aux petites entreprises. Conformément à ce modèle économique, il s’agissait surtout d’emprunts et de lignes de crédit à court terme. Ce système s’est notamment développé dans les pays avec un revenu élevé par habitant et un marché financier peu concurrentiel.
Enfin, un des blocages évoqués pour l’entrée des Bigtech sur le marché des crédits était leur faible capacité à se financer grâce aux dépôts de particuliers. Toutefois, la situation est sur le point de changer si elles intègrent l’univers de la finance. Néanmoins, pour l’instant, ces entreprises se contenteront de proposer des services financiers en collaborant avec de grandes banques.
Dans ce contexte, la Bigtech se chargera d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur grâce à sa technologie et sa base de données. Les banques, de leur côté, accorderont l’argent et effectueront un suivi opérationnel des emprunts. Cela dit, le blocage reste discutable, vu la capacité financière de ce type d’entreprise.
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