Quand Orange Money s’impose en Afrique face aux banques mobiles
Aujourd’hui, l’usage du service Orange Money ne se limite plus au dépôt d’argent ni à l’achat de recharges pour les téléphones mobiles. Tout usager peut effectuer un transfert depuis son compte au profit d’un tiers, en plus de pouvoir régler ses factures à distance. Néanmoins, l’accès aux prestations est encore quelque peu restreint du fait de l’exclusivité accordée à certains partenaires. Explications.
Pour Orange Money, le continent africain constitue une zone de couverture idéale, d’autant plus que les populations sont faiblement bancarisées et que les réseaux postaux ne sont pas très étendus. Inspiré de Safaricom qui a proposé M-Pesa au Kenya, l’opérateur a lancé son offre en Côte d’Ivoire en 2008 et au Sénégal en 2010. Il dessert actuellement une dizaine de pays africains.
D’ailleurs, il est reconnu en tant qu’établissement de monnaie électronique (EME) par les huit pays qui font partie de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Désormais, le géant du mobile money exerce des activités de banque mobile dans certains territoires d’Afrique de l’Ouest. Ce service remplacera-t-il les offres bancaires ?
Un statut d’établissement de monnaie électronique bien mérité
Il y a deux ans, l’opérateur de téléphonie mobile s’est vu délivrer un agrément de la part de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ainsi, il peut octroyer des prêts aux Maliens, aux Ivoiriens et aux Sénégalais sans devoir s’associer à une banque de détail.
Il reste à savoir qui d’entre les banques et les opérateurs s’accapareront la plus grande part de marché, sachant que les enseignes bancaires possèdent aujourd’hui des applications dédiées aux mobinautes.
La nécessaire interopérabilité entre les dispositifs des différents opérateurs
Une question se pose quant au développement des offres des opérateurs de télécommunication en Afrique. Les autorités compétentes sauront-elles harmoniser leurs activités de contrôle, en faveur de l’économie numérique, boostée par les services de banque à distance ?
Outre la nécessité d’un effort de coordination entre les organismes de régulation, les opérateurs doivent aussi collaborer pour assurer le développement du secteur. Jusqu’à présent, les plateformes conçues par les différents acteurs du mobile money ne sont pas compatibles entre elles. Les pactes d’exclusivité conclus avec certains prestataires doivent également être revus pour faire jouer davantage la concurrence.
40 millions d’utilisateurs à travers toute l’Afrique
Avec 40 millions d’usagers répartis dans 17 pays africains, Orange Money s’impose comme un acteur de taille devant la concurrence. En 2017, les opérations réalisées par le biais de ce service s’établissent à 26 milliards d’euros, sachant que 13 millions de personnes s’en servent mensuellement.
Grâce à Orange Money, les ménages ont la possibilité d’effectuer les transactions suivantes en toute praticité :
- retrait d’argent depuis certains kiosques ou certains guichets automatiques ;
- virement depuis un compte bancaire ;
- dépôt d’argent ;
- règlement des achats en boutique et des factures ;
- paiement des taxes et des impôts ;
- achat de crédits ;
- paiement des frais de scolarité.