Les FinTechs se bousculent sur le marché du transfert d’argent
Les Européens sont des habitués du transfert d’argent, mais en contrepartie de sa praticité, ce type de service coûte cher. C’est précisément pour réduire les frais associés à cette opération que Les FinTechs sont nombreuses à proposer des outils digitaux innovants. Selon une enquête réalisée par Censuswide pour Azimo au premier trimestre 2017 en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, les utilisateurs pourraient ainsi économiser 7 milliards d’euros par an.
Le marché du transfert d’argent est en plein boom
Les performances mondiales du secteur ont de quoi faire des envieux avec 100 millions d’utilisateurs et un encours global de 596 milliards d’euros, en hausse de 3,9 % en 2017 selon les chiffres de la Banque Mondiale. Les plus fortes hausses sont observées en Afrique subsaharienne (+ 10 %), suivie de l’Europe et l’Asie centrale (+ 8,6 %) ainsi que l’Amérique latine et les Caraïbes (+ 6,9 %).
Malgré cette progression, l’institution estime qu’à 7,2 % en moyenne pour 200 € envoyés, les transferts d’argent vers les pays en voie de développement coûtent encore trop cher, sachant que les objectifs de développement durable fixent un plafond à 3 %. Ces frais trop élevés expliquent le succès des Fintechs spécialisées dans cette activité.
Azimo facilite le transfert d’argent pour les expatriés
Les travailleurs expatriés sont particulièrement férus des transferts d’argent via un compte en ligne. Azimo, une start-up créée à Londres en 2012, propose aux personnes réparties dans plus de 190 pays d’envoyer de l’argent à l’international de manière plus rapide, mieux sécurisée tout en économisant environ 240 € annuellement.
Le succès a immédiatement été au rendez-vous, au vu de ses taux de croissance à trois chiffres, tant en termes de revenus que de volume ainsi que de nombre de transactions réalisées. Pour financer son développement, elle a bouclé en 2016 un tour de table de 15 millions de dollars.
TransferWise vise le marché asiatique
TransferWise vient de son côté de lever 280 millions de dollars, un chiffre record qui porte le montant des sommes injectées dans cette autre jeune pousse londonienne fondée en 2010 à 397 millions.
Cette somme doit financer son implantation en Asie, notamment en Inde, et enrichir sa gamme de produits d’une carte bancaire permettant à ses 2 millions de clients d’effectuer des paiements à un taux de change très faible. En France où elle est présente depuis 2011, elle a réalisé 1,3 million de transferts représentant au total 2,7 milliards d’euros.
PayPal étend sa base d’utilisateurs avec Xoom
En 2015, le service de transfert de fonds Xoom est passé sous le giron de PayPal. Grâce à l’envoi gratuit d’argent entre particuliers via mobile, le géant du paiement en ligne a pu accroître sa base d’utilisateurs actifs de 30 % depuis septembre 2016.
Les levées de fonds record se succèdent
Preuve de l’engouement des investisseurs pour ces Fintechs dynamiques, les levées de fonds record se multiplient. En octobre dernier, à Seattle, la start-up Remitly a levé 115 millions de dollars avec pour objectif une augmentation de 100 % des envois d’argent en Inde.
Elle a été suivie en décembre par la Britannique WorldRemit et ses 40 millions de dollars réunis pour financer son développement en Asie et au Moyen-Orient.
Enfin, la néo-banque Revolut, qui propose à ses utilisateurs un compte sur mobile, séduit quotidiennement 3 000 nouveaux clients. Sur le marché français, où elle s’est lancée en septembre 2017, elle en compte déjà 150 000.