Les banques virtuelles face à la menace des Fintech
Les banques virtuelles ou cyberbanques ont fait leur apparition dans les années 2000. Boursorama et Fortuneo ont alors fait figure de précurseurs. Dernièrement, les Fintech sont venues les concurrencer. Ces startup financières s’en donnent d’ailleurs les moyens grâce à des offres et services parfois aux antipodes de ceux des banques virtuelles.
Depuis leur apparition dans les années 2000, les cyberbanques ont su développer leurs offres pour séduire davantage de clients. Reposant notamment sur le concept du faible coût, ces dernières se sont étendues progressivement vers le crédit à la consommation et les prêts immobiliers.
L’avènement des banques virtuelles a d’ailleurs froissé les banques traditionnelles. Pour limiter la casse, ces dernières ont jugé bon de, soit racheter des cyberbanques existantes, soit créer leur propre filiale en ligne.
De leur côté, les Fintech entendent bien s’imposer dans le secteur en tablant notamment sur des stratégies qui vont parfois à l’encontre de celles des banques virtuelles.
Tour d’horizon d’un secteur très mouvementé
L’avènement des banques virtuelles s’explique surtout par leur stratégie basée sur la réduction des coûts. Ces derniers temps, leurs offres et services se sont élargis de manière significative. Même les derniers-nés comme N26 proposent déjà le crédit consommation, grâce à son partenariat avec Younited. Orange Bank va lui emboiter le pas dès 2018, avec l’ambition de s’aventurer ultérieurement dans le domaine du prêt immobilier.
Se sentant menacées, les banques traditionnelles se sont livrées à une campagne de rachat massive. Ainsi, la Société Générale s’est offert Boursorama, tandis que Crédit Mutuel Arkéa a repris Fortuneo. BNP Paribas et Crédit Agricole ont, quant à elles, jugé bon de créé leur propre filiale en ligne. Elles ont respectivement lancé Hello Bank! et BforBank.
Le phénomène Fintech
Les Fintech figurent parmi les nouveaux venus du secteur bancaire. Sans surprise, ils viennent concurrencer directement les banques en ligne. Même Boursorama, jugée comme étant la meilleure banque en ligne avec ses 1,2 million de consommateurs, devrait se sentir visée.
En effet, ces startup financières tablent notamment sur de nouveaux services, pour ne citer que l’agrégation de comptes, des applications de paiements, mais aussi les virements internationaux.
Par ailleurs, les Fintech voient d’un mauvais œil l’ambition des cyberbanques à proposer une offre complète. De même, elles n’accordent que peu de crédit au concept de « compression des coûts » de ces seconds.
Des points communs
Au-delà de leur rivalité, les banques sur Internet et les Fintech comptent un point commun, à savoir une faible rentabilité. En cause : les taux d'intérêt qui sont sujets à une baisse en continu. De plus, il n’est pas évident de dégager des bénéfices issus des commissions, tout en gardant le cap sur le service bon marché.
Luis Calleja avance une autre explication au phénomène. Dans un entretien accordé à l’AFP, ce spécialiste du secteur bancaire pointe du doigt le modèle de la gratuité. Il suggère ainsi aux cyberbanques et aux Fintech de miser sur des produits et services attrayants, pour lesquels les consommateurs n’hésiteraient pas à payer.