La situation des banques en ligne face à l’arrivée des Fintech
Le marché bancaire et financier a connu d’importants changements depuis quelques années. Ce développement a surtout été actionné par l’entrée des banques dites de « nouvelle génération ». L’évolution du marché a commencé par l’arrivée des banques en ligne, et, aujourd’hui, des Fintech et des banques mobiles. Avec la pluralité des acteurs, chaque enseigne tente de se démarquer en proposant des services aussi performants les uns que les autres.
Ayant commencé en tant que courtiers en ligne, plusieurs acteurs se sont lancés dans la banque sur Internet. ING Direct, Boursorama, Fortuneo ou encore Monabanq, ces premières banques en ligne sont apparues dans les années 2000 en France. Si ces nouvelles enseignes ont su séduire les usagers, c’est parce qu’elles proposaient des frais réduits comparés à ceux appliqués par les banques classiques.
Parmi les banques en ligne dans l’Hexagone, certaines ont été rachetées par les banques (ce qui est le cas de Boursorama qui a été rachetée par Société Générale), tandis que d’autres ont créé leurs propres services (Hello Bank ! ou BforBank).
Aujourd’hui, l’on peut les classer parmi les doyennes du secteur bancaire. Face à l’évolution du marché, ces enseignes doivent faire face à de nouveaux acteurs, dont les Fintech et les banques mobiles (Orange Bank).
Les banques mobiles abordent les services bancaires autrement
Dans un marché sans cesse en développement, les usagers disposeront d’un large éventail quant au choix de leur banque, notamment dans le cadre des banques en ligne. D’ailleurs, Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama de prévenir :
Il va y avoir un choix de banques en ligne très large. (…) Ça ne va pas s’arrêter tout de suite.
Benoît Grisoni.
Notons que Boursorama reste la meilleure banque en ligne dans l’Hexagone, avec 1,2 million de clients.
Le secteur de la banque en ligne affiche toutefois une faille : la base de données des clients. Ce constat a été notifié par un cabinet depuis l’arrivée d’un acteur important sur le marché, qui n’est autre qu’Orange Bank, lancée en début novembre 2017. Offre bancaire du géant de la télécommunication Orange, Orange Bank applique une grille tarifaire intéressante et estime atteindre 2 millions de clients en 10 ans.
Les startup financières sont également des nouveaux acteurs du marché. Ces Fintech proposent une large gamme de nouveaux services, dont les applications de paiements ou encore l’agrégation de comptes. Chacun de ces acteurs tente de lancer des formules inédites afin de séduire la clientèle.
En ce sens, l’allemand N26 et Revolut centrent leurs services sur le mobile, tandis que le Compte-Nickel en propose pour les clients en difficulté financière. Cette formule est tout le contraire du modèle traditionnel des banques en ligne qui exigent un minimum de revenus aux clients.
Toutefois, les banques en ligne ne semblent pas s’alarmer face à leurs concurrents. Gregory Guermonprez, directeur pour la France de Fortuneo indique même que :
Plus il y a d’entrants, plus ça crédibilise le marché.
Gregory Guermonprez.
En effet, la concurrence pourra permettre aux banques en ligne de développer davantage d’offres, dont l’octroi de crédits au-delà des seuls services de paiement.
Divergence de points de vue entre les acteurs du marché bancaire et financier
Alors que certaines startup comptent rattraper leur retard en comparaison banque en ligne, d’autres préfèrent rejeter ce modèle, qu’elles jugent « trop traditionnel ».
Ainsi, N26 et Orange Bank envisagent de proposer des offres de crédit à leurs usagers (prêt consommation, prêt immobilier).
En revanche, Benjamin Belais, responsable pour la France de Revolut critique le modèle des banques en ligne. Selon lui
Il y a encore un manque de modernité.
Benjamin Belais.
D’ailleurs, ce responsable n’hésite pas à classer les banques en ligne comme étant des « banques traditionnelles », comme Société Générale ou BNP Paribas.
En outre, les observateurs désignent que la gratuité proposée chez les néobanques « n’est pas viable sur le long terme ». Ainsi, parmi les banques à distance, seule Fortuneo affirme gagner de l’argent.
Ces enseignes ont, en effet, misé sur la gratuité des cartes bancaires. Or, en contrepartie, elles subissent le faible niveau des taux d’intérêt et ne peuvent combler pas ce manque sur les commissions.
Un professionnel de préciser :
Quelque chose qui n’est pas sain et qui n’est pas viable sur le long terme, c’est le modèle de la gratuité. Il va falloir trouver des produits et services sur lesquels les clients vont être prêts à payer.