Les néobanques veulent rehausser la gamme de leur clientèle avec une carte noire
Aucun doute, les cartes de paiement noires sont destinées à séduire le grand public grâce à leur composant métallique. Les consommateurs en raffolent, surtout ceux qui veulent rehausser leur image et bénéficier de certaines prérogatives dans leur quotidien. Une raison logique pour les néobanques, toujours en quête de parts de marché, d’en proposer à leur clientèle.
Deux néobanques, dont N26 et Revolut ont rehaussé la gamme de leur carte bancaire cet été, en proposant à leur clientèle leur formule « Black ». Une telle initiative découle de leur souhait d’élargir leur parc client en s’attaquant au marché VIP.
En effet, les consommateurs sont particulièrement attirés par les privilèges réservés à un moyen de paiement, notamment celui aux moutures en métal. À commencer par la volonté de se démarquer des autres détenteurs de carte.
Il faut dire que cette carte très haut de gamme n’est disponible que pour un profil spécifique de client et qu’elle n’est pas gratuite, comme ses consœurs en plastique. Outre le caractère prestigieux qui se reflète sur son propriétaire, l’AmEx noire, par exemple, propose aussi un service de conciergerie de luxe.
Les cartes noires font l’objet d’une forte demande
Près de vingt ans après le lancement de la première carte noire par American Express, les néobanques s’y mettent aussi. Depuis juin, N26 propose ce moyen de paiement haut-de-gamme à ses clients pour 16,90 euros par mois tandis qu’il en coûte 13,99 euros par mois pour la clientèle de Revolut, pour en disposer à compter du 22 août. Un expert en comparaison bancaire tente d’expliquer l’initiative de ces banques mobiles en ces termes :
Il est probable que les néobanques tentent de surfer sur son image prestigieuse.
Il se trouve, en effet, que ce moyen de paiement, de trois fois plus lourde de ses équivalentes en plastique (qui pèsent 5 grammes) est voué à attirer l’attention sur son possesseur et à rehausser son image.
Ce qui vaut d’ailleurs une appétence de plus en plus forte à travers le monde, tant auprès des établissements bancaires qu’auprès des consommateurs. Si le nombre exact d’utilisateurs de cette carte reste pour le moment flou, on estime qu’il tourne autour de 250 000.
Caio Reis, responsable des produits de paiement innovants chez Gemalto, le leader mondial de la carte à puce affirme que :
Il existe désormais une forte demande dans le monde entier, ce type de produit permet aux banques de se différencier non seulement par les services qu'elles fournissent, mais également par les cartes de paiement qui ont une forte valeur pour les clients.
Au comparateur bancaire d’ajouter :
Le succès de ces cartes est un grand mystère, il n’y a pas de plus-value notable mais on constate quand même une demande importante de la part des clients.
Le moyen de paiement le plus exclusif
Devant l’essor de la prestigieuse Centurion d’American Express, un site expert en comparaison de services bancaires estime que celle-ci a une forte utilité sociale. Avant, ce titre revenait à la carte bancaire dorée, notamment la Gold MasterCard ou la Visa Premier. Mais sa gratuité l’a rendu accessible à tous.
Le « Black Card » en revanche détient un caractère plus exclusif. Un spécialiste estime même que :
C’est pour se différencier comme lorsqu’on achète une belle voiture. Le poids est important, le bruit qu’elles font aussi, chaque détail qui l’éloignera de la carte en plastique de monsieur et madame Tout-le-monde compte.
À titre d’indication, l’accès à une carte Platinium exige un revenu annuel brut de 65 000 euros au moins alors qu’il s’agit de la gamme en dessous de la Centurion. Interviewé par Luxe Magazine en 2006, le vice-président d’American Express France Armand de Milleville qualifie les titulaires de la Platinium de :
Clientèle exigeante, recherchant l’excellence en tout et partout. Elle a un pouvoir d'achat sans limite, et convoite l’unique ou l’exceptionnel.
