Le métier de conseiller bancaire sera amené à évoluer
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Publié le par Meilleurtaux Banques
Dans un entretien accordé au portail d’informations La Dépêche, Serge Maitre, Secrétaire général de l'Association française des usagers des banques (AFUB), fait le point sur les évolutions qu’a connu le système bancaire français ces dernières années et s’interroge sur l’impact de ces changements sur le rôle du conseiller bancaire et le modèle économique des agences bancaires à l’avenir.
Dégradation de la relation client
Pour Serge Maitre, le numérique a permis aux banques de diversifier leur offre, et donc de proposer des services mieux taillés aux besoins des clients.
Important Sauf que cette diversification s’est faite au détriment de la qualité de la relation client.
En effet, avec l’avènement du digital, les clients se sont détournés des agences bancaires qui ont connu une forte baisse de leur fréquentation. Cette situation a ainsi contraint les banques à :
- Fermer leurs agences physiques, en particulier dans les petits bourgs,
- Réduire leurs services et orienter leurs clients vers des guichets automatiques ou des plates-formes en ligne.
Résultat : selon lui, on est en train d’assister à une « paupérisation du rapport du client avec sa banque ».
Les prix mettront du temps à baisser
Selon toujours Serge Maitre, la dématérialisation devait théoriquement faire baisser les tarifs bancaires. Pourtant, dans la réalité, on observe que c’est tout le contraire qui se produit. Car les prix continuent de grimper.
La raison est simple : le secteur bancaire français se cherche un nouveau business model. Jusqu’ici, « le système reposait sur la captation des flux financiers imposant à chaque Français d’avoir un compte pour y déposer son salaire », explique-t-il. Aujourd’hui, ce modèle est à bout de souffle et tend à « aspirer les espèces en développant encore l’utilisation de la carte bancaire ».
Important Par conséquent, le métier de banquier sera amené à évoluer et celui-ci pourrait ne devenir qu’un simple commerçant qui vend des services financiers.
Que penser de l’arrivée des Comptes Nickels ?
Enfin, interrogé sur l’entrée de nouveaux acteurs comme Compte Nickel, Serge Maitre a expliqué que ce compte sans banque, qui s’ouvre en à peine 5 minutes chez un buraliste, est loin d’être la banque du pauvre comme il prétend l’être.
Ce nouveau service n’est pas moins coûteux que les banques classiques, étant donné que des frais de 2 % sont prélevés pour chaque dépôt. Il a toutefois l’avantage d’être pratique et immédiat.
Le hic maintenant, c’est qu’il faut trouver le buraliste et que le Compte Nickel ne propose pas de chèque, prévient-il.
Avant de rajouter que pour les personnes fragilisées,
« l’État propose des prestations à 3 euros par mois qui sont plus avantageuses que le Nickel ».
Serge Maitre